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في سبيل العروبة الحضارية - Sur le chemin de l'arabité civilisationnelle
25 juin 2020

Hommage à 'Abd Allah Rekibi, عبد الله ركيبي, héros de la littérature arabe, combattant de l'ALN

 

Rkibi

 

'Abd Allah Rekibi fut l'un des grands intellectuels révolutionnaires algériens, de sensibilité arabo-musulmane. Son œuvre est visionnaire et largement actuelle. Cette œuvre attend de nouveaux lecteurs.

C'est au village de Jamoura, dans la wilaya de Biskra que 'Abd Allah Rekibi est né en 1928. Après des études au village, il se rend en 1947 à Tunis à La médersa de la Zaytouna, où il obtient un certificat.

Le 17 décembre 1954, il rejoint la Révolution et intègre l'Armée de Libération Nationale. Il sera lié au chahid Larbi Ben Boulaid. Il est arrêté par les autorités colonialistes le 7 mars 1956 et assigné à résidence à Aflou, près de Laghouat. Mais, en 1957, il s'évade et rejoint les forces de l'ALN dans les maquis de la wilaya I dans les Aurès.Il y restera six mois. Il se rend ensuite, afin de poursuivre ses études, à Tunis puis au Caire. Il sera dans cette dernière ville étudiant à la Faculté des lettres de l'Université du Caire. A son retour en Algérie en 1964, il enseignera à l'Institut national d'éducation d'Alger et au Lycée de Hussein Dey. 'Abd Allah Rekibi soutiendra son Doctorat en 1972 sur la poésie religieuse algérienne moderne. Écrivain, il est l'auteur notamment de

Leçons sur la poésie arabe algérienne contemporaine (1961),

Les âmes révoltées (1962),

La Nouvelle dans la littérature algérienne (1967),

Problèmes du monde arabe dans la poésie algérienne contemporaine (1970).

La Palestine dans la prose de l'Algérie moderne (1986).

 

Il fut nommé professeur à la Faculté des lettres et des sciences humaines de l'Université d'Alger. Il présida l'Union des Écrivains Algériens (1974-1976), la Commission culturelle du parti du Front de libération nationale (1973-1976). De 1994 à 1996, il fut nommé ambassadeur d'Algérie en Syrie ; et de 1998 à 2000, il sera membre du Conseil de la nation. 'Abd Allah Rekibi est mort, en avril 2011, à l'âge de 83 ans, Il a été inhumé au cimetière de Sidi Yahia à Alger. Que Dieu l'accueille son Vaste Paradis.

Le texte que nous proposons est un extrait de la communication de l'auteur prononcée au Congrès des Ecrivains arabes qui s'est tenu à Alger, du 25 au 28 avril 1975.





Arabiser la pensée d'abord

Nous pouvons nous demander pourquoi l'arabisation avance si lentement et échoue continuellement. La réponse tient dans le titre de cet article [« arabiser la pensée d'abord »]. Le problème, à mon sens, réside dans le fait que nous avons considéré l'arabisation sous son seul aspect linguistique et nous avons oublié le fondement essentiel. En effet, on rencontre des gens qui lisent ou écrivent en arabe chez nombre d'étrangers qui savent bien l'arabe, autant et même mieux que les Arabes eux-mêmes, on en rencontre enfin chez eux qui veulent apprendre l'arabe pour coopérer avec les Arabes. Mais l'important est de penser en arabe. A ce titre, on peut rencontrer des compatriotes qui ne savent pas bien l'arabe et qui, cependant, prennent la défense de l'arabe et de l'arabité plus que certains qui excellent en arabe... (...)

Ceux qui considèrent l'arabisation sous son seul aspect linguistique, la dépouillent de son contenu, de sa vérité; et, dans le même mouvement, consacrent le régionalisme, travaillant à entretenir la division, la désunion et le maintien de la nation arabe dans un corps sans âme. L'unité ne s'accomplit ni par le régionalisme, ni par l'arabisation linguistique : elle s'accomplit par l'harmonisation de la pensée, l'accord profond, l'arabisation de la pensée. Je pense que la division des intellectuels algériens en « arabisants » et « françisants » vient d'un concept linguistique et d'une vue superficielle ou d'une intention malveillante. Cette appellation, scientifiquement, linguistiquement et nationalement, est incompréhensible, imprécise et impropre ; bien plus, inacceptable et injustifiée. En utilisant des termes techniques comme ces deux mots, du seul point de vue linguistique, nous dépouillons l'arabisation de son contenu, comme je l'ai dit, la reléguant dans un coin où elle n'exprimerait plus les valeurs déterminées, les coutumes établies, les racines profondes de notre histoire. Le dicton : « Dis-moi quelle langue tu parles, je te dirai qui tu es », est juste. La langue, dans ce sens, englobe la pensée et l'expression. La langue peut être considérée comme composante essentielle d'un peuple : elle est ce qui lui donne ce caractère propre qui le distingue des autres peuples. »

Abdallah Rakibi, « Arabiser la pensée d'abord... » (A-Mawqif al-adabi, mai-juin 1975, trad. Français par P. Claverie, Revue de Presse N° 197, juillet-août-septembre 1975).



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Ce site, animé par le Collectif Algérie-Machreq, est consacré à la mémoire historique de la Nation arabo-musulmane, à l'intellectualité, la spiritualité, la culture, l'expérience révolutionnaire des peuples arabes. La Palestine sera à l'honneur. 


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