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في سبيل العروبة الحضارية - Sur le chemin de l'arabité civilisationnelle
16 août 2018

Le parcours du colonel Boussouf dit Si Mabrouk, par Dahou Ould Kablia

 

Abdallah Boussouf et autres

Abdelhafid Boussouf est né en 1926 à Mila (Nord Constantinois). Il fit ses premières études dans cette ville et y passa une bonne partie de sa jeunesse avant de se rendre à Constantine, avant la fin de la Seconde Guerre mondiale pour poursuivre ses études et où il obtiendra son brevet élémentaire - il devait poursuivre également des études de psychologie par correspondance pendant 4 ans

Là, il adhéra au PPA à 16 ans et fit ses premières armes politiques auprès de militants éprouvés tels que Mohamed Boudiaf, Rabah Bitat, Larbi Ben M'hidi, Lakhdar Bentobbal jusqu'en 1947, année de la création de l'Organisation Spéciale (OS) dont il fait partie.
Après le démantèlement de celle-ci, en 1950, il entre dans la clandestinité d'abord à Skikda puis en Oranie ou il n'est ni connu ni recherché par les services français. Responsable du MTLD de la daïra de Tlemcen, il active au renforcement des structures de ce parti tout en gardant le contact avec les autres membres de l'OS non arrêtés et disséminés en Oranie, parmi lesquels Hadj Ben Alla, Larbi Ben M'hidi, Abdelmalek Ramdane, Ahmed Zabana ...
La scission du MTLD, en janvier 1954, entre partisans de Messali Hadj et les membres du comité central regroupés autour de Hocine Lahouel, le pousse à sortir de cette alternative et à choisir son camp naturel, c'est-à-dire le noyau dur des partisans de l'action armée, seule à même, à leurs yeux, de transcender les clivages politiciens et de redonner espoir aux militants de base.
Il fait partie du Comité révolutionnaire d'unité et d'action (CRUA) créé à cette fin en mars 1954, de même qu'il participe en juin de la même année à la réunion des vingt-deux qui décident de l'action armée immédiate.
A la veille du 1er novembre 1954, Abdelhafid Boussouf est l'adjoint de Larbi Ben M'hidi, chef de la zone cinq (Oranie). Il est chargé de l'organisation et de l'implantation du FLN-ALN dans la région qu'il connaît bien, celle de Tlemcen.
Les premières actions sont engagées comme dans le reste du pays le 1er Novembre, mais sont suivies d'une relative accalmie due à l'insuffisance de moyens et surtout à la présence d'une administration française omniprésente dans cette zone à forte concentration coloniale.
Il ne ménage aucun effort, cependant, tant dans la région qu'il dirige qu'au-delà des frontières, en territoire marocain, notamment dans le Rif ou en liaison avec Larbi Ben M'hidi, Hadj Ben Alla et Mohamed Boudiaf, pour la recherche et à la réception d'armes pour les combattants. Celles-ci viendront finalement en mars 1955 à bord du navire « Dyna » qui, venant d'Alexandrie, accostera clandestinement sur la côte près de Nador au Maroc.
La Zone 5 est alors structurée et divisée en treize secteurs opérationnels, tous dotés de cadres et de combattants armés. L'action reprend avec vigueur.
Après le Congrès de la Soummam, tenu le 20 août 1956, il devient membre du Conseil national de la Révolution (CNRA) et succède, en septembre 1956, à Larbi Ben M'hidi à la tête de la Zone 5 devenue Wilaya V, avec le grade de colonel.
La Wilaya est réorganisée en huit zones et va porter la lutte jusqu'a la limite des territoires du sud dans la région d'Aflou en particulier, d'où l'ALN chasse des éléments bellounistes récemment installés.
A cette époque aussi, profitant de l'évacuation des forces françaises de l'oriental marocain, il s'assure de solides bases d'appui dans cette région et passe à la seconde phase de son plan d'action. Il y implante donc des bureaux de liaisons et des bureaux d'accueil et de recrutement, des bases logistiques et surtout des centres de formation militaire et technique, dont le premier centre de formation des agents de transmission, en 1956, et la première école des cadres, en 1957, et ce, dans la clandestinité la plus totale. C'est de la première promotion des transmissions baptisée promotion Zabana, que devaient sortir les futurs cadres des transmissions, des services d'écoute, des services spécialisés et des services techniques (RDA entre autres), etc.
L'intervention des services des transmissions donnera une autre dimension à la lutte tant en Wilaya V que dans les autres Wilayas et ce par la liaison directe, désormais établie, entre celles-ci et les organes dirigeants de la Révolution, d'une part, et de la mise en service de la radiodiffusion
« Saout El Djazair » le 16 décembre 1956, d’autre part.
En septembre 1957, il est nommé membre du Comité de coordination et d'exécution (CCE) désigné par le CNRA, lors de sa réunion tenue au Caire. La répartition des tâches au sein du CCE le place à la tête du département des liaisons et des communications.
Cette mission, dont il s'acquitte avec discrétion et efficacité, est confirmée lors de la formation du premier Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), le 19 septembre 1958, par sa nomination en qualité de ministre des Liaisons générales et des Communications (MLGC).
La constitution d'une structure dirigeante officielle reconnue par de nombreux pays frères et amis lui offre l'occasion de donner la pleine mesure de ses capacités de concepteur et d'organisateur. Sa confiance en l'issue du combat et son sens de la prospective confortent son engagement dans le développement de l'action immédiate et dans la vision à plus long terme caractérisée par la formation et la préparation des cadres d'avenir.
Il fait appel aux éléments les plus compétents de l'ALN auxquels viennent s'ajouter les nouvelles recrues soigneusement sélectionnées et formées pour renforcer les directions opérationnelles de son ministère dans le domaine déjà cité des transmissions mais aussi du renseignement, de la vigilance et du contre-renseignement, du chiffre, des liaisons, de la logistique et de l'armement général dont la direction exclusive lui sera confiée après la formation du deuxième GPRA en janvier 1960, de nouveau présidé par Ferhat Abbas.
Homme de principe et de rigueur Abdelhafid Boussouf joue un rôle important d'équilibre à la tête de la révolution, au CNRA et au GPRA, arbitrant les conflits, s'opposant discrètement et parfois fermement aux ambitions déclarées de certains compagnons avec le souci de toujours consolider le caractère collégial dans l'exercice de la responsabilité au sommet de la hiérarchie.
Les nouvelles prérogatives de son ministère lui permettent d'agir dans de nombreuses directions puisqu’ il oriente l'action de l'EMG en sa qualité de membre du Comité interministériel de la guerre (CIG) ; assure la tutelle surtout des élèves officiers algériens en formation dans les académies militaires d'Egypte, de Syrie, d'Irak, d'Union soviétique et de Chine ; entreprend les contacts extérieurs nécessaires pour l'acquisition et le transport des armes vers les frontières ; fournit la matière informative, collectée par ses relais, au service de l'information (presse et radio) et à ceux des relations extérieures ; contribue de manière particulièrement importante dans l'action diplomatique engagée au plan régional (Conférences de Tanger et de Tunis) où il plaide des dossiers qu'il connaît bien sur les frictions et les contentieux politiques et militaires engendrés par la présence de l'ALN et des réfugiés algériens dans les territoires marocains et tunisiens, afin de renforcer la solidarité nécessaire à l'harmonisation des rapports entre les trois pays frères face à un adversaire commun ; fait traiter par le centre d'étude et d'exploitation installé à la base Didouche-Mourad en Libye les grands dossiers militaires, politiques et économiques liés aux prochaines négociations avec la partie française.
Ses collaborateurs, forts de sa confiance, jouissent des prérogatives les plus larges pour toutes les initiatives utiles à la réussite de leurs missions au service d'un seul but : la victoire finale.
C'est ainsi que malgré la grave crise de 1961-1962 entre le GPRA et l'Etat-major général, les services opérationnels du MALG (transmissions, écoute, renseignements, logistique et formation) maintiennent des relations plus que fructueuses avec l'EMG et les unités qui en dépendent. Ahdelhafid Boussouf avait interdit qu'ils s'impliquent dans les affaires politiques qui ne concernaient que les dirigeants. Cette position leur valurent d'ailleurs le respect et la considération de ceux qui ont eu en charge les destinées de l'Algérie après l'indépendance. Ils trouvèrent, prêts à l'emploi de manière quasi-totale des centaines de cadres dans des domaines névralgiques ou de souveraineté tels que la sécurité intérieure et extérieure de l'Etat, les transmissions et le chiffre, l'administration centrale et préfectorale, les affaires étrangères, la radiotélévision nationale, les télécommunications, la police, la gendarmerie etc. Ils s'acquittèrent et s'acquittent toujours de leur tâche avec dévouement, compétence et par-dessus tout un esprit patriotique patiemment et durablement inculqué par Abdelhafid Boussouf.
La violence de la crise de l'été 1962 générée par les appétits politiques des uns et des autres ne lui permit malheureusement pas de continuer sa mission au service de son pays à l'indépendance. Il se retira dignement non sans avoir demandé à ses collaborateurs de poursuivre avec la même vigueur et le même engagement le combat pour la consolidation de l'indépendance et la construction de l'Etat naissant. Il continuera à avoir un œil attentif sur son pays tout en menant des activités privées. Ses relations tissées durant la période de la lutte de libération nationale se conforteront pour devenir des amitiés durables avec de grands responsables et dirigeants de pays frères à l'exemple du docteur Khatib et de Fqih El Basri du Maroc, des Tunisiens Mohamed Masmoudi et Brahim Toubal, ce dernier opposant de longue date au président Bourguiba et résidant en Algérie. Il aura surtout porte ouverte auprès du Président syrien Hafez El Assad et du Président irakien Saddam Hussein qui feront de lui un précieux conseiller pour l'équipement de leurs forces armées. Il décédera subitement d'une crise cardiaque le 30 décembre 1980 à Paris. Son corps repose depuis au Carré des martyrs du cimetière d'El Alia à Alger.


Président de l’Association nationale des anciens du MALG (AN-MALG) , ministre de l'intèrieur et des Collectivités locales.

(source : memoria.dz)

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