Le Palmier, métaphore de la personnalité selon l'immense écrivain Tayeb Salih
Dans le roman de Tayeb Salih (الطيّب صالح), Saison de la migration vers le Nord, (موسم الهجرة إلى الشمال), paru en arabe en 1969, le narrateur anonyme évoque dès la première ligne de l’incipit son retour au village, au Soudan, après sept années passées en Angleterre et couronnées par l’obtention d’un doctorat. L’absence ne semble pas avoir rompu l’équilibre, et le revenant semble jouir d’une identité stable, il est semblable aux siens enracinés dans ce village originel situé sur une courbe du Nil. Le narrateur développe la métaphore de l’arbre : « À travers la fenêtre, j’aperçus dans la cour notre vieux palmier au tronc robuste, élancé, ses racines plongeant dans la glèbe et ses palmes nonchalantes dont le bouquet vert débordait la cime. Je fus pénétré d’une profonde sécurité. Ainsi, ne suis-je pas plume au vent, mais créature, pareille à ce palmier, de haut lignage et de sûre destinée »
Tayeb Salih, Saison de la migration vers le Nord. Paris, Sindbad, 1972, p. 12.