Eloge de la langue arabe (1967), par le Président Houari Boumediene
La langue arabe est (...) l'un des éléments de notre personnalité et son organe d'expression. Elle a été aussi l'une des plus importantes aspirations de notre peuple pendant toute la période coloniale et l'un des buts fondamentaux de notre Révolution et de notre longue lutte. A ce propos, je voudrais attirer l'attention sur un principe fondamental. L’enseignement, même s'il est d'un haut niveau, ne peut être réel que lorsqu'il est national, la formation fût-elle supérieure, demeure incomplète, si elle n'est pas acquise dans la langue du pays. Il peut même constituer un danger pour l'équilibre de la nation et l'épanouissement de sa personnalité. Il peut également engendrer des déviations qui risquent d'entraver une seine et valable orientation. C'est pourquoi, et dans ce même contexte, les cadres du Parti et les fonctionnaires de l’État doivent obligatoirement apprendre la langue nationale. En cette occasion, je proclame solennellement que nous sommes fermement décidés à tout mettre en œuvre pour faire recouvrer à la langue nationale son rang d'antan au sein de la vie de la nation. Le gouvernement a décidé la mise sur pied d'une commission nationale composée de représentants de toutes les administrations et des principaux organismes du pays pour jeter les bases tendant à la concrétisation de cet objectif, d'une façon scientifique et planifiée et dans des délais raisonnables excluant toute improvisation ou remise en cause. Cette façon de procéder nous permettra d'éviter les hésitations et les erreurs, et de réussir pleinement.
Discours prononcé par le Président Houari Boumediene à l'occasion du 138 anniversaire de la Révolution, le 1er novembre 1967.
(source : Annuaire de l’Afrique du Nord 1967)