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في سبيل العروبة الحضارية - Sur le chemin de l'arabité civilisationnelle
20 novembre 2022

Quelqu'en soit le prix, nous triompherons, par Lakhdar Bentobbal, Commandant-adjoint de la Wilaya II

Lakhdar Bentobbal1

Tout jeune encore, j’aspirais à vivre libre dans un pays libre. J’avais la conviction qu’un pays ne peut être prospère et avoir de la dignité qu’en ayant ses destinées en main. J’avais placé alors tout mon espoir dans le P.P.A. et en son chef Messali, qui était en ce moment, pour tous les militants, le symbole de l’idée nationale. Ma raison d’être était – et reste toujours – de combattre contre l’impérialisme français pour la libération nationale de l’Algérie, parce que ma conscience s’insurge l’arbitraire et l’injustice.
Jusqu’en 1950, je n’ai cessé de lutter au sein du P.P.A. pour une Algérie libre et indépendante. Le 22 Mars 1950, une horde de policiers envahit ma demeure. Ma mère, mes sœurs, mes frères furent brutalisés. La police venait m’arrêter. J’étais absent. C’était le « fameux complot de Bône ». depuis ce temps je me suis trouvé dans l’obligation de vivre dans l’illégalité. L’amour de la patrie et l’intérêt supérieur de la nation, constamment présents à l’esprit, m’aidèrent à surmonter les souffrances physiques et morales de cette vie, qui dura de 1950 à 1954.
Je dus assister de loin à la lutte qui opposait les dirigeants du M.T.L.D. Ni l’intérêt du parti, ni celui, plus grand, du pays ne semblaient peser lourd dans la querelle de Messali et de ses anciens coéquipiers. Nous étions dans une impasse ; il fallait en sortir coûte que coûte. Nos efforts pour concilier les deux tendances demeurèrent vains. C’est alors qu’avec les frères Zighout Youssef, Benmostefa Benouda, Mostefa Ben Boulaid, Didouche Mourad, Boudiaf, Belkacem Krim, Ben M’hidi, Amrane et bien d’autres frères, nous décidâmes de passer à l’action pour répondre aux aspirations profondes de notre peuple, et concentrer tous nos efforts contre notre seul ennemi : le colonialisme français. Et ce fût le déclenchement de l’insurrection, le 1er Novembre 1954.
Une nouvelle page de notre histoire est ouverte. L’Algérie joue son destin. De cette lutte dépend notre vie ou notre mort. Désormais nous sommes engagés. Quelqu’en soit le prix, nous devons triompher.
Nous sommes conscients du rôle historique que le destin nous a assigné, et aussi de la lourde responsabilité qui pèse sur nos épaules. Notre révolution a été déclenchée dans des conditions difficiles et avec un matériel dérisoire. Notre plus grande force était, dès le début, notre foi inébranlable. L’effectif était très restreint. Dès les premiers temps, de nombreux obstacles se sont dressés devant nous. Certains éléments centralistes ont continué après le 1er Novembre 1954, à faire leur propagande opportuniste et défaitiste au sein du peuple, déclarant que cette action était celle d’éléments désespérés, « une action suicide ». quant aux Messalistes, il répandirent une propagande venimeuse et envoyèrent même des éléments pour noyauter l’Armée de Libération Nationale en vue de s’accaparer des postes de commande ; ils voulaient, après la liquidation des chefs gênants, faire passer la Révolution au nom de Messali, ex. : dans le Nord-Constantinois, ils nous déléguèrent les nommés Zadi Chérif et Ziguet Smaïn, sous prétexte qu’ils étaient recherchés. Nous avons eu confiance en eux, nous leur avons confié des postes très importants, ce qui leur permit de contacter un certain Bakhouche Abdeslam et d’organiser, entre eux, un complot visant la mise à mort des principaux chefs du Nord-Constantinois. Heureusement leur action criminelle fut dévoilée à temps,et, pris sur le fait, ils ont été, après condamnation à mort, exécutés par une juridiction de guerre.
Aussi, dès le début, nous n’avons pas sous-estimé le côté politique de notre Révolution. Nous n’avons pas cessé de propager nos idées et faire comprendre au peuple le but de notre Révolution. Nous avons toujours dévoilé la mauvaise foi de Messali et du M.N.A.
La radio et les journaux impérialistes nous traitent de hors-la-loi, de bandits à la solde de Nasser, de communistes, d’aventuriers, etc…. Malgré le peu de moyens de propagande dont nous disposons, nous avons pu faire comprendre au peuple et au monde entier que nous sommes des patriotes qui combattent et meurent pour la libération de leur pays. Maintenant, la scène politique est claire. L’ennemi ne peut plus jouer la carte Messali.
Le F.L.N. contrôle seul la situation. Il a à sa disposition une armée, une administration avec différentes branches : commissions judiciaires, police, gardes forestiers, etc… Le peuple paye son impôt régulièrement au F.L.N. L’armée de Libération patrouille partout et tient en haleine l’armée ennemie. De vastes territoires ont été libérés grâce à l’esprit de sacrifice et à la bravoure de nos combattants. Sur le plan organique, l’ennemi crie à qui veut l’entendre que l’A.L.N. n’est en réalité que : « des chefs de bandes » indépendants les uns des autres. C’est ridicule et c’est faux.

El Moudjahid 3

Nous opposons un démenti formel, à tous les hommes de mauvaise foi en leur déclarant que, malgré tous les obstacles dressés devant nous par l’ennemi, et l’état de guerre dans lequel nous vivons, une réunion à l’échelle nationale a été tenue entre tous les Chefs de l’Oranie, de l’Algérois et du Constantinois.
Cette réunion, qui s’inscrira dans les annales de notre Révolution et dans l’histoire de l’Algérie de demain, est une bombe dans les rangs ennemis. Tout le monde sait maintenant d’une façon éclatante que le Front de Libération Nationale et l’Armée de Libération Nationale n’ont qu’une seule tête et sont décidés à mener le combat jusqu’à la victoire, c’est-à-dire l’indépendance de notre chère Algérie.
La libération de l’Algérie ne sera pas l’œuvre d’un parti mais l’œuvre de tous les Algériens.
« La libération de l’Algérie ne sera pas l’œuvre d’un parti mais, l’œuvre de tous les Algériens. »
El Moudjahid, septembre 1956, n° 3]
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Ce site, animé par le Collectif Algérie-Machreq, est consacré à la mémoire historique de la Nation arabo-musulmane, à l'intellectualité, la spiritualité, la culture, l'expérience révolutionnaire des peuples arabes. La Palestine sera à l'honneur. 


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