La marche révolutionnaire (1974) vers l'Unité arabe, par Ahmed Mahsas

Un mouvement révolutionnaire constitué sur la base des masses est la seule puissance réelle et indépendante de la lutte pour l’unité de la nation arabe.
Ce mouvement est la vraie force historique d’avant-garde et le creuset où doivent fusionner tous les courants idéologiques patriotiques et révolutionnaires, les intellectuels, les cadres techniques, scientifiques et les militants. Cette intégration au mouvement populaire considéré en tant que réalité fondamentale de la nation ferait disparaître les faux clivages, les conflits périphériques, les idées superficielles et les schémas préétablis. Elle aurait pour résultat l’enrichissement, l’éducation réciproque de l’intelligentsia et des masses.
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Le manque d’âme, d’idéal, de pensée, d’idéologie qui transcendent la médiocrité du quotidien font de la nation arabe un gigantesque corps sans emprise réelle sur la détermination de son propre avenir. Face à celui-ci l’entreprise des États, des divers courants, leurs clivages et leurs indépendances paraissent désormais dérisoires et superficiels.
Aussi faut-il aux uns et aux autres un grand courage politique pour rompre avec l’inertie, la stagnation, les habitudes pour s’élever au niveau où se construit l’histoire. Celle-ci appartient à ceux qui sont capables d’opérer les dépassements qu’elle exige pour être maîtrisée. Maîtriser l’histoire c’est se rendre apte, à force d’efforts permanents, à en comprendre le sens présent et futur, les forces réelles qui la constituent, les valoriser, leur assigner des objectifs du plus immédiat au plus lointain, et les organiser en conséquence.

C’est reposer l’importance qu’il y a à changer de vues et de méthodes pour résoudre le problème de l’unité institutionnelle de la nation arabe. Au stade d’évolution où en est arrivée celle-ci (comme toutes les autres), elle doit se définir un projet global de civilisation, un plan et un programme d’unification et de développement.

(Source : In Réflexions sur le mouvement d’unité arabe et ses perspectives (1974), pp. 51-55)