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في سبيل العروبة الحضارية - Sur le chemin de l'arabité civilisationnelle
23 août 2023

‘Adnan ibn Rafiq el-Bounni, عدنان إبن رفيق البني, un inlassable militant syrien de l’archéologie arabe, par Kamel Nasser

عدنان إبن رفيق البني

Le Syrien ‘Adnan ibn Rafiq el-Bounni, عدنان إبن رفيق البني, fut l’un des grands représentants de la science arabe archéologique contemporaine. Il a consacré toutes les forces de sa vie à la valorisation du patrimoine historico-culturel du Machreq ancien. A ce titre, il figure au rang des artisans de la Renaissance nationale-civilisationnelle arabe, car celle-ci ne peut émerger qu’à partir du fil historique retrouvé.

Il est né le 8 juin 1926, dans la cité de Homs, sur l’Oronte. Cette ville, au passé prestigieux, fut longtemps un carrefour entre Alep et Damas, un axe vertical, et Tadmour (Palmyre) et les villes côtières méditerranéennes, dans un axe horizontal. A la naissance de notre archéologue, Homs, à l’instar de la plupart des métropoles syriennes, était en pleine effervescence, en raison de la lutte de libération nationale du peuple syrien contre la domination coloniale française. A la fin des années 1940, il entame des études d’histoire à l’Université de Damas, et se spécialise dans l’archéologie antique. Sa première expérience s’est déroulée sous la conduite de l’éminent archéologue Sélim ‘Abd el-Haq (1913-1992), au milieu des années 1950. ‘Adnan el-Bounni sera nommé ensuite directeur général du Service des fouilles de la Direction Générale des Antiquités et des Musées de Syrie. Il s’est également investi dans l’enseignement à la Faculté des arts de l’Université de Damas (à partir de 1959). En 1960, il rejoint le Conseil des antiquités.

Si le socle de ses premières formations lui permettait de travailler sur les chantiers de fouilles et de cordonner une politique nationale dans le domaine de la mémoire archéologique, il refusait de se contenter de ces acquis. Il continuera ses études, et ainsi il obtiendra un doctorat d'État en histoire de l'Université Saint-Joseph au Liban (1977), et un doctorat d'État en archéologie de l'Université de la Sorbonne à Paris (1986). Ce dernier portait sur « Le Sanctuaire de Nabû à Palmyre : l'architecture, la divinité, les inscriptions ».

Durant sa longue carrière, il animera et dirigera de très nombreuses campagnes internationales de fouilles (avec des équipes allemande, française, belge, anglaise, américaine, espagnole, japonaise et italienne), sur une trentaine de sites du territoire syrien. Ses lieux d’interventions furent variés, allant de la Citadelle de Damas à la civilisation phénicienne, des catacombes de Homs à la nécropole romaine d'Oumm Hawran, des fouilles à Tell Kazel sur la côte syrienne à la recherche de la ville ancienne de Simyra, sans oublier Palmyre, Ras, Ibn Hani, Sianu, Ougarit, Doura Europos. Il fut l’organisateur du IXe congrès international d'archéologie classique, qui s’est tenu à Damas, du 11 au 20 octobre 1969.

Adnan el-Bounni est l’auteur de plusieurs ouvrages et articles qui témoignent de sa grande érudition à propos de l'archéologie et del'histoire antique de la Syrie. Outre ses publications dans les Annales Archéologiques Arabes Syriennes on peut citer, à titre d’exemples, :

Palmyre : histoire, monuments et musée (en collaboration avec Khaled Al-As´ad), Damas : Dar el-Fikr 1982

Ras Ibn Hani. I, Le palais nord du bronze récent : fouilles 1979-1995 : synthèse préliminaire (en collaboration avec Jacques Lagarce, Nassib Saliby, Pierre Bordreuil, Elisabeth Puytison-Lagarce). Beyrouth : Institut français d'archéologie du Proche-Orient, 1998.

Le Sanctuaire de Nabû à Palmyre. Planches (en collaboration avec Jacques Seigne et Nassib Saliby). Institut français d'archéologie du Proche-Orient. Beyrouth : Librairie orientaliste Paul Geuthner, 1992.

Laissons la parole à l’archéologue Michel al-Maqdissi (Direction générale des antiquités et des musées (Damas)) et fils du grand philosophe nationaliste arabe Antoun Maqdissi. Disciple et continuateur de l’oeuvre de ‘Adnan el-Bounni, Michel al-Maqdissi écrivait ceci : « […] grâce à lui, nous avons, en archéologie syrienne, atteint un niveau international, mis au jour bien des secrets de notre histoire et révélé la richesse et la diversité de notre patrimoine culturel. Plusieurs de ses découvertes ont magnifié l’homme syrien des époques anciennes. En s’engageant sur ce chemin, Bounni a permis par son esprit d’ouverture d’orienter une collaboration scientifique qui fait de notre archéologie un exemple dans le Proche-Orient et le bassin méditerranéen. Enfin, pour conclure en deux mots et rendre hommage à cette grande personnalité, disons qu’il était un homme de principes qui croyait en l’homme et accordait une pleine confiance à l’action scientifique. Pour lui, science et collaboration étaient les maîtres mots, et ce sont eux précisément qui ont guidé son action et fait sa réussite. » (https://journals.openedition.org/syria/502)

 

‘Adnan el-Bounni est décédé le 21 octobre 2008, à Damas, à l’âge de 82 ans. Qu’Allah l’accueille dans son vaste paradis.

 

 

Palmyre Bounni

الفن التدمري - عدنان البني

Sur Bounni

 

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Ce site, animé par le Collectif Algérie-Machreq, est consacré à la mémoire historique de la Nation arabo-musulmane, à l'intellectualité, la spiritualité, la culture, l'expérience révolutionnaire des peuples arabes. La Palestine sera à l'honneur. 


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