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في سبيل العروبة الحضارية - Sur le chemin de l'arabité civilisationnelle
8 novembre 2020

comment le colonialisme sioniste a détruit l’environnement en Palestine, parRamzy Baroud et Romana Rube (2019)

arbre palestine

 

Les dernières victimes de la guerre contre l’environnement en Palestine ont été 450 oliviers détruits la semaine dernière par des bulldozers de l’armée israélienne. Les arbres, appartenant à des Palestiniens, ont été détruits dans les villages de Bardala, dans la vallée du Jourdain, et de Yatta, dans le sud de la Cisjordanie. Des dizaines d’autres ont également été détruits par des colons juifs illégaux.
C’est un mythe qu’Israël a seulement « fait fleurir le désert ». Au contraire, depuis son installation sur les ruines de plus de 500 villages et villes palestiniennes qu’il a détruits et rayés de la carte, Israël a fait exactement le contraire. La terre habitée par les chrétiens, les juifs et les musulmans palestiniens depuis des milliers d’années a été défigurée, au-delà de tout ce que l’on peut imaginer, par Israël en quelques décennies.
« La Palestine recèle un vaste potentiel de colonisation dont les Arabes n’ont ni besoin ni ne sont compétents pour l’exploiter », écrivait l’un des pères fondateurs et premier Premier Ministre d’Israël, David Ben Gourion, à son fils Amos en 1937.
Israël a toutefois fait plus que simplement « exploiter » ce « potentiel de colonisation » ; il a également soumis la Palestine historique à une campagne de destruction impitoyable et cruelle qui n’a pas encore cessé. Cela continuera probablement tant que le sionisme dominera en tant qu’idéologie raciste, hégémonique et usurpatrice.
Depuis ses tout débuts, au milieu et à la fin du 19ème siècle, le sionisme politique a induit ses partisans en erreur en décrivant la Palestine historique. Pour encourager la migration juive en Palestine et pour fournir un semblant de justification morale aux colonies juives, le sionisme a construit des mythes qui restent un thème central à ce jour. Selon les premiers sionistes, par exemple, la Palestine était une « terre sans peuple pour un peuple sans terre ». On disait aussi que c’était un désert aride, attendant des colons juifs d’Europe et d’ailleurs avec la mission urgente de « le faire fleurir ».
Ce que les sionistes ont fait à la Palestine, cependant, est plutôt incompatible avec leur discours intellectuel, aussi raciste, colonialiste et exclusif qu’il ait toujours été. La terre de Palestine, d’environ 10 425 km2, entre le fleuve Jourdain à l’est, et la Méditerranée, a fait l’objet d’une expérience cruelle, à commencer par le nettoyage ethnique du peuple palestinien et la destruction de ses villages, de ses terres et de ses cultures en 1948. Cette exploitation de la terre et de ses habitants a été poursuivie par les générations suivantes avec un zèle intense.
Déraciner des arbres, brûler des vergers
Les colonies juives illégales à Jérusalem-Est occupée et en Cisjordanie sont construites sur des terres agricoles et des pâturages palestiniens confisqués. L’impact immédiat de cette action a été le déracinement de millions d’oliviers et d’arbres fruitiers et l’érosion des sols qui en a résulté dans de nombreuses régions de la Palestine occupée.
Des colons armés attaquent des agriculteurs palestiniens dans toute la Cisjordanie, souvent sous la protection de l’armée israélienne. L’une de leurs principales missions consiste à déraciner des arbres palestiniens et à incendier des vergers dans le but de contraindre les Palestiniens à partir, comme première étape avant de voler la terre et de construire de nouvelles colonies de peuplement illégales.
Pour avoir une idée de ce que cela signifie au niveau individuel, lisez une partie du témoignage de l’agriculteur palestinien Hussein Abu Alia, publié dans une étude du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies dans le territoire palestinien occupé (UNOCHA OPT) :
« …Au début, nous avons surpris les colons en train de voler des olives de nos arbres. Ensuite, ils ont commencé à casser les branches, mais elles ont repoussé et nous avons également planté de nouveaux arbres pour remplacer ceux qui ont été endommagés. Puis, il y a trois ans, lorsque nous sommes allés cueillir nos olives, nous avons été choqués de constater que les arbres étaient tous jaunes et desséchés… Les colons avaient creusé dans les troncs et y avaient injecté une substance toxique qui avait tué les arbres jusqu’aux racines. »
Assécher le Jourdain
Les colonies juives illégales consomment d’énormes quantités de ressources en eaux palestiniennes déjà pauvres. En fait, la maîtrise de l’eau a été l’une des premières politiques adoptées par Israël après la mise en place de son occupation militaire en 1967. La politique discriminatoire d’Israël concernant son utilisation et ses abus est connue sous le nom de « apartheid de l’eau ». La consommation inconsidérée d’eau par Israël et l’utilisation anormale de barrages ont un impact considérable, voire irréversible, sur l’environnement et modifient fondamentalement l’écosystème aquatique.
« En raison de la construction de nouveaux barrages en terre pour permettre aux agriculteurs [c’est-à-dire des colons juifs illégaux] du nord du pays d’accéder à l’eau », a rapporté le quotidien israélien Ynet News, « les débits dans le Jourdain ont considérablement diminué. »
De tels reportages dans les médias sur les effets destructeurs d’Israël sur le Jourdain sont récurrents depuis des années.
Niveler le paysage
La construction résidentielle, agricole et d’infrastructures par et pour les colons juifs est en soi un désastre environnemental. Elle a un impact significatif sur la biodiversité locale de la Cisjordanie.
Le nivellement du sol et les excavations modifient le sol et ont un impact considérable sur l’agriculture. En outre, ils brisent également l’harmonie du paysage et la relation organique entre l’homme et son environnement naturel.
Israël ne montre aucun respect pour la Palestine et son peuple. L’État sioniste colonial est en train de détruire des habitats, des animaux et des espèces propres à la région.
Déchets israéliens
Selon une étude réalisée par le bureau de l’environnement de l’administration civile israélienne en Cisjordanie, environ 145 000 tonnes de déchets ménagers sont générées quotidiennement par les colons juifs. Sans surprise, une grande partie de ces déchets, y compris les eaux usées, sont déversés sur des terres palestiniennes sans aucun égard pour l’environnement palestinien ni pour la population et les animaux qui y vivent.
Rien qu’en 2016, 83 millions de mètres cubes d’eaux usées ont traversé la Cisjordanie. Ce volume augmente constamment et rapidement.
Routes réservées aux Juifs
De plus, les dommages infligés à l’environnement par les colonies juives ne se limitent pas à l’espace occupé par ces colonies illégales. Au fil des ans, Israël a construit un vaste réseau de routes reliant les colonies illégales les unes aux autres et à Israël. L’objectif est de fournir un « passage sûr » aux colons juifs. Ces routes de contournement ne sont utilisées que par les Juifs ; il est interdit aux Palestiniens de les utiliser à quelque fin que ce soit.
Les « passages sûrs » entourent complètement de nombreux villages palestiniens de la Cisjordanie occupée et leur construction a nécessité la confiscation de centaines d’acres de terres palestiniennes fertiles. De plus, les fermes palestiniennes situées sur ces routes de contournement sont finalement devenues inaccessibles à leurs propriétaires et sont donc laissées sans surveillance ou saisies par Israël pour des raisons de « sécurité ».
Empoisonnement de la bande de Gaza
La guerre d’Israël contre la nature dépasse les colonies juives illégales. L’utilisation de l’uranium appauvri, du phosphore blanc et d’autres types de munitions toxiques par l’État sioniste a tué et blessé des milliers de Palestiniens, principalement des civils dans la bande de Gaza assiégée. En outre, cela a également détruit l’environnement d’une manière presque irréversible.
Les offensives militaires massives contre les Palestiniens à Gaza au cours de la dernière décennie ont laissé des traces terribles sur la population et son environnement. Le nombre incalculable de bombes et de missiles lancés par Israël lors de frappes aériennes en 2008-2009, 2012 et 2014 ont laissé une forte concentration de métaux toxiques dans le sol.
Selon le New Weapons Research Group - un groupe de scientifiques et de médecins indépendants basé en Italie - les fragments de métal laissés par les armes israéliennes incluent du tungstène, du mercure, du molybdène, du cadmium et du cobalt. Tous sont des éléments toxiques qui pourraient causer des tumeurs cancéreuses, la stérilité et des anomalies congénitales graves.
Cultures en ruine
L’environnement à Gaza n’est pas épargné par ce sort tragique, même lorsque les offensives et les incursions militaires prennent fin, bien que généralement de façon temporaire. En effet, l’armée israélienne pulvérise régulièrement un herbicide près de la clôture séparant le territoire assiégé d’Israël. L’herbicide le plus couramment utilisé est le glyphosate.
La Croix-Rouge a averti que les dégâts causés par les pulvérisations d’herbicides habituelles par Israël dans les zones frontalières vont au-delà de la destruction des cultures palestiniennes. Cela entraîne également des complications à long terme pour la santé des habitants de la bande de Gaza.
Le prix du mur d’apartheid
Alors que le mur d’apartheid, construit par Israël sur des terres palestiniennes en Cisjordanie occupée, est souvent considéré sous l’angle des droits politiques ou des droits de l’homme, son impact sur l’environnement est rarement pris en compte.
Cependant, pour la construction du mur d’apartheid, des dizaines de milliers d’oliviers, dont certains étaient âgés de 600 ans, ont été déracinés par des bulldozers israéliens. Le fait que certains de ces arbres soient protégés par la loi internationale sur le patrimoine culturel n’a guère ralenti l’armée israélienne. La destruction continue jusqu’à ce jour.
Pour faire de la place pour le mur, des milliers d’acres de terres palestiniennes ont également été brûlés, ainsi que leurs arbres et leurs habitats adjacents. À leur place, Israël a construit un mur fortifié de huit mètres de haut, totalement étranger au paysage palestinien et accompagné de tout le matériel d’occupation, notamment des tours de guet, des clôtures électriques et des caméras de surveillance.
S’agit-il du « vaste potentiel de colonisation » dont se vantait Ben Gourion il y a plus de 80 ans ?
La vérité est que les Palestiniens se sont révélés beaucoup plus « qualifiés » pour coexister avec la nature que pour « l’exploiter », comme l’ont fait les sionistes.
Cependant, le coût de cette exploitation n’est pas seulement payé par le peuple palestinien, mais également par l’environnement. Les preuves présentées à nos yeux accentuent encore la nature coloniale et égoïste du projet sioniste et de ses fondateurs totalement dépourvus de vision.
Traduit de l’anglais original par l’AFPS Alsace
https://www.france-palestine.org/Guerre-contre-la-nature-comment-le-colonialisme-sioniste-a-detruit-l?fbclid=IwAR1SFEfOehkaOB137KNCpoILehtx9GfiTKMAtquGicMGWIpBnEVrLC3aBms
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Ce site, animé par le Collectif Algérie-Machreq, est consacré à la mémoire historique de la Nation arabo-musulmane, à l'intellectualité, la spiritualité, la culture, l'expérience révolutionnaire des peuples arabes. La Palestine sera à l'honneur. 


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