Une logique nationale pour penser le monde et le transformer, par Kamel Nasser
L’Action est le levier qui permet de transformer le présent et, dans nos contextes algérien et arabe, d’en finir avec les situations d’oppression, d’aliénation, d’apathie, de résignation.
Mais si l’Action n’est pas précédée par l’Idée, si l’Action n’est pas travaillée de l’intérieur par la Pensée, elle devient fatalement une Agitation émotionnelle, un geste sans axe, un geste dépolarisé.
Le travail intellectuel est primordial pour renaître, le travail pour comprendre en profondeur, le travail pour analyser avec justesse, le travail pour relier les idées, les événements.
Les règles du travail intellectuel sont la constance (et non le zapping comme sur les réseaux sociaux), l’approfondissement des questions (et non le survol superficiel), l’usage de concepts précis (et non d’un vocabulaire incertain), la maîtrise des outils méthodologiques (vérification des sources, transdisciplinarité, rigueur dans la démonstration), la mise à distance par rapport aux effets médiatiques et circonstanciels, et une ouverture consciente à la production intellectuelle planétaire dans les différents domaines.
Si nous ne pensons pas le monde, nous ne pourrons pas le transformer. Nous serons, certes dans la voie de la résistance, mais elle est insuffisante. La réponse historique aux défis qui se posent aux Algériens et aux Arabes est le passage de la résistance à l’Alternative nationale-civilisationnelle.