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في سبيل العروبة الحضارية - Sur le chemin de l'arabité civilisationnelle
19 janvier 2023

La Mort sur l'asphalte (hommage à Naji el-'Ali), de 'Abd er-Rahmane El-'Abnoudi

Abdel-Rahmane Al-Abnoudi

 

 

'Abd er-Rahmane El-'Abnoudi  est né en 1938 dans un village portant le nom de sa famille Abnoud, dans le gouvernorat de Qéna. Cette appartenance à la Haute-Egypte marque sa poésie dans laquelle il s'attache au patois des siens et où il traite les questions du fellah (paysan) et des gens simples. Il a écrit également nombre de chansons patriotiques et romantiques telles Wahiba et Adawiya. Mahmoud Darwich, le poète palestinien, parle de lui comme de celui qui a anéanti les distances entre poésie classique et poésie dialectale. Il a publié une dizaine de livres depuis son premier recueil Mawal al-bohaïra (Le Chant du lac) en 1963, et il a dévié vers le poème en prose en 1998, avec Akher al-leil (En fin de soirée). Il a toujours été contre la paix avec Israël, et a écrit La Mort sur l'asphalte en hommage au caricaturiste palestinien Nagui Al-Ali. Le célèbre poème de 'Abd er-Rahmane El-'Abnoudi Al-Mout ala al-asphalte sera chanté par Ali Al-Haggar dans le cadre de la semaine de la Palestine à la Foire du livre. Al-Abnoudi est connu par ses poèmes qui ont accompagné la Révolution de 1952 et l'Intifada palestinienne. Nous publions des extraits de ce poème et un entretien avec le poète.
La Mort sur l'asphalte

 

Finalement, sans importance, sont les armes
On peut les remplacer par les pierres
Finalement, il n'est pas difficile, le combat
Tant qu'existent une volonté et des hommes
Finalement, il n'est pas loin, le matin
Il attend … derrière les arbres.
Combien avions-nous essayé d'être
Mais — n'en sois pas affligé —
Nous avons perdu la clarté du regard
Et troublé la pureté des émois
A en faire mourir l'olivaie.
Car nous étions hors du pays
Et le meilleur Palestinien d'entre nous
Dans le langage de l'exil, jargonnait.
Et lorsqu'apparut la lumière de l'aube
Feu rouge couleur de blessure
Et lorsque cria celui qui s'était réveillé
et que le destin le voulut :
Sans importance était finalement les armes
tant qu'existaient des mains et des pierres.
Palestine avec une armée sans ordre
S'avance par rangées des camps
vengeresse d'une vie — Et l'injuste est le déclencheur des hostilités.
Les enfants des quartiers se répandent
La voix des quartiers triomphe
L'armée de l'ennemi se disloque.
Tantôt nous emplissons la face du matin
Tantôt nous sommes sans trace
Finalement, il n'est pas difficile, le combat
Tant qu'existent une volonté et des hommes
Finalement, sans importance, sont les armes
On peut les remplacer par les pierres.
Heureux tous ceux qui au pays tendent leur turban
Vont à sa rencontre en un seul visage, oubliant les différends
Sont vivants, les morts … ou ne sont morts que les vivants ?
Ô jaillissement rouge avançant sur les arbres et les plaines
Salue les jeunes palestiniens et dit : Qu'ils vivent !
Que vive celui qui a ébranlé l'ennemi et son progrès scientifique
La poitrine nue … et quand la poitrine fut-elle protégée ?
Un ennemi qui n'atteint que le meilleur d'entre nous, quand il tire.
Ô toi qui va au pays … suis les pas du sang
Je suis le martyr vendu par ta solution pacifique.
Qu'une balle t'atteigne au bras, tu ne ressens pas de douleur
Tuas l'autre, dressé, auquel tu remets l'emblème
Sur celui-ci on tirera une autre balle, tu éclateras en regrets
D'être né avec deux bras … et te voilà dans le besoin d'un seul.
« Vive la Palestine » tu le diras. Et tu l'écris de sang.
Des coins et recoins, le déluge
Des coins et recoins
A surgi le déluge :
Des milliers de jeunes gens
Monte ô fumée
Va-t-on ô diable
Aie peur ô lâche
Le nom nous revient, et le but aussi
Le volcan bouillonne
En ébullition
Tourbillonne
Les remparts s'effondrent ... L'homme se dresse
Sur sa poitrine nue, un tatouage :
« carte de sang : Palestine ...
le plus beau des pays »
Qui a dit nous avons vendu ?
Qui a dit nous sommes perdus ?
Menteur, es-tu, ô quarante-huit
Menteur, es-tu, ô soixante-sept.
La vengeance est faite de la répression
Et aujourd'hui ô ami
ô Galilée
ô Bethléem ... C'est l'action
Ô ... voix de l'enfance qui me libère dans mon pays
Que Dieu te bénisse ... ô mon fils
Ô ... fleuve de feu débordant, prends garde de cesser
de couler
Les prières du monstre en colère ... sont des sons de
courlis.
Rajah
Faleh
Marwan
Et nous t'avons vengé ô Ghassan
Ô « Kamel Nasser »
Ton sang a assiégé
Tes ennemis ... pas seulement au Liban.
Ô Magued ô Abou-Charar, nous sommes venus
Ton sang en nous.
Nous t'entendons encore nous appeler
La larme n'est plus retenue
Elle devient cri
Le cri d'une âme enfiévrée
qui frappe Rome.
Sur les épaules, nous portons le lit de l'hôtel, nous te
portons.
Les refrains de lutte sont les tiens.
Sous ta chemise, une chanson de martyr.
De chaque camp,
Elle avance, dans la lutte reprenant le refrain
Le parfum des prophètes est dans tes mouchoirs.
Tes enfants, ô Abou-Charar, avec les pierres de terre.
ont redressé le monde
Ont aboli le mektoub
Ils ont ouvert le portail de l'aube
et se sont dressés face à la tyrannie
criant  : « Ô Palestine ! »
Que se taise le mensonge arabe
Que disparaissent les traîtres
Nous tracerons avec le sang la carte des pays
Le djinn est déchaîné
Le prisonnier dévore le geôlier
Elle tourne, elle tourne.
La roue, et le monde s'inquiète
Elle tourne, elle tourne
Leurs tours ne marchent plus
Leur force chute. et s'effondre.
Le tour est au tyran,
Elle tourne, elle tourne.
Fièvre d'injustice et d'oppression sur les routes
Déborde.
Un camp dort ... et se réveille en champ de guerre
La vie sens dessus-dessous.
Les enfants des terres occupées,
Les enfants du monde en déséquilibre
Les enfants des années sombres
ont refusé la soumission
Ô vous tous Arabes recroquevillés
Ô tête des Arabes renversée
Ô impuissantes armées de la victoire,
Elles sont revenues, nos âmes ... dépouillées
Elle est revenue, notre volonté ... spoliée
Elle est faite de cri et de pierre.
Les premiers habitants de cette terre
De la lumière, de la nuit et de
l'argile
Le germe de la Palestine
La source de la Palestine
l'âme de la nation
Sont-ils des exilés ?
Sur l'asphalte des rues, des martyrs
Sur l'asphalte des cachots, des prisonniers
Elargis-toi ô prison, nous avons brisé la serrure
Notre histoire a commencé, et nous ne reculerons pas
Nous ne reculerons pas
Nous ne reculerons pas.
(Source : Al Ahram hebdo, Le Caire, 23 janvier 2002)
(Traduction de l'arabe par Mohamed Sehaba)

 

 
 
 
 
 
 
 
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Ce site, animé par le Collectif Algérie-Machreq, est consacré à la mémoire historique de la Nation arabo-musulmane, à l'intellectualité, la spiritualité, la culture, l'expérience révolutionnaire des peuples arabes. La Palestine sera à l'honneur. 


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