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في سبيل العروبة الحضارية - Sur le chemin de l'arabité civilisationnelle
30 décembre 2023

Halte à la destruction du patrimoine archéologique palestinien dans la bande de Gaza, Déclaration du Collectif Algérie/Machreq

montage gaza culture

Plus de la moitié des sites archéologiques et patrimoniaux répertoriés dans la bande de Gaza, soit 200 sur 325, ont été détruits par la guerre d’agression de l’entité coloniale israélienne, depuis son offensive militaire contre le peuple palestinien. Parmi les « victimes culturelles » de cette campagne de destruction systématique se trouvent d'anciennes mosquées, des églises, des écoles, des musées, ainsi que des sites archéologiques et divers autres sites patrimoniaux. Les sites les plus emblématiques détruits par l'armée d'occupation englobent des joyaux culturels tels que l'église byzantine de Jabalia, la mosquée Omari à Jabalia, la mosquée Cheikh Shaaban, la mosquée Ad-Dhafar à Al-Shuja'iya, le sanctuaire Al-Khader à Deir Al-Balah, le site de Balakhiya (Port d'Anthedon) au nord-ouest de la vieille ville de Gaza, ainsi que la mosquée Khalil Al-Rahman. Dans la région d'Abasan à Khan Yunis, l’agresseur a également ciblé des sites précieux tels que le Centre des manuscrits et documents anciens de la ville de Gaza, l'église Saint-Porphyrius dans le quartier d'Al-Zaytoun à Gaza, l'ancienne maison de Saqqa à Al-Shuja'iyya, et Tal Al-Muntar. D'autres lieux notables incluent Gaza (ville de Gaza, Tal Al-Sakan à Al-Zahra, colline 86 à Al-Qarara et mosquée Al-Sayyid Hachem à Gaza).
Il est important de souligner que ces sites patrimoniaux et archéologiques remontent à différentes époques : cananéenne /phénicienne, grecque, romaine, byzantine, arabo-islamique, ottomane. Cela atteste bien du fait que si les populations palestinienne de Gaza sont les victimes d’un génocide (avec plus de 20 000 morts depuis le 7 octobre 2023), c’est également la profondeur culturelle, la mémoire historique qui sont également en ligne de mire. La destruction systématique de ces sites patrimoniaux et archéologiques dans la bande de Gaza constitue un crime international flagrant, en violation du droit international humanitaire, de la Convention de La Haye de 1954 relative à la protection des biens culturels en cas de conflit armé, et du Deuxième Protocole de la Convention de 1999, qui interdit explicitement le ciblage délibéré des sites culturels et religieux en toutes circonstances.
Plusieurs ONG internationales essaient d’alerter l’opinion publique et les autorités politiques compétentes des ravages infligés au patrimoine palestinien. Il y a quelques jours, c’est l’ONG Forensic Architecture (basée à Londres) qui s’alarmait de la destruction de l’un des sites archéologiques les plus importants de Gaza, situé près du camp de réfugiés d’Al-Shati. Une analyse des images open source et satellites a montré que le site a été rasé au bulldozer afin d’y construire un camp militaire israélien. L’association palestinienne Al-Haq, qui est un organisme de protection des droits humains, considère que la destruction de ce site était « une tentative délibérée visant à priver le peuple palestinien à Gaza des ressources indispensables à sa survie... » et que cela sert « le projet colonial d’Israël, renforçant son régime d’apartheid en effaçant l’identité palestinienne ». L’association continue en soulignant que « Cibler le patrimoine culturel n’est pas un geste vide de sens. La culture constitue une expression visible de l’identité humaine ».
De son côté, l’archéologue et fouilleur gazaouite Ahmed Mohammed Al-Barch, déclarait dans un entretien : « Bien qu’il paraisse ridicule de parler de culture et de patrimoine alors qu'il y a un tas de morts tous les jours, il faut mentionner que ce n’est plus une guerre ordinaire, mais c’est aussi une guerre culturelle où notre ennemi déploie tous ses efforts pour éliminer notre patrimoine et notre civilisation ».
Les 11 et 12 novembre 2023, l’Union des archéologues arabes a tenu au Caire la 26e édition de la Conférence internationale annuelle. À l’ordre du jour, Gaza, et les constats dramatiques : destruction, pillage, falsification du patrimoine arabe. Mohamed Al-Kahlaoui, qui est le responsable de l’Union, rappelait que « Le patrimoine arabe paie le prix des conflits régionaux. La situation patrimoniale, notamment en Palestine, suite aux derniers bombardements israéliens surtout à Gaza, est sombre ». Pour sa part, l’archéologue Zidane Kafafi, professeur à l’Université jordanienne d’Al-Yarmouk, estimait que « Ce n’est pas le patrimoine arabe qui est en danger, c’est plutôt l’identité arabe elle-même qui court un vrai péril ».
Les archéologues algériens, les amoureux du patrimoine, les amants de la mémoire historico-civilisationnelle de notre Nation arabe, devraient intensifier et développer leur action de solidarité avec le peuple palestinien, et dénoncer la destruction de l’âme de Gaza, et de toute la Palestine. Ils doivent se projeter à l’échelle internationale pour informer, sensibiliser et mobiliser la communauté mondiale des archéologues et des scientifiques humanistes.
La destruction du patrimoine culturel est un crime de guerre.
Pas de paix sans justice.
Pas de paix dans le respect de la loi internationale.
Pas de paix sur fond de destruction de la mémoire palestinienne.
Contact : arabitecivilisationnelle@proton.me

30 décembre 2023

Contact : arabitecivilisationnelle@proton.me

 

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Ce site, animé par le Collectif Algérie-Machreq, est consacré à la mémoire historique de la Nation arabo-musulmane, à l'intellectualité, la spiritualité, la culture, l'expérience révolutionnaire des peuples arabes. La Palestine sera à l'honneur. 


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