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في سبيل العروبة الحضارية - Sur le chemin de l'arabité civilisationnelle
20 janvier 2022

Langue arabe : la parole de vérité et de souffrance du poète soudanais ‘Abd Allah 'Abd El-Rahman - عبد الله عبد الرحمن

Khartoum Mosquée


 
 ‘Abd Allah 'Abd El-Rahman fut l’un des grands noms de la culture et notamment de la poésie du Soudan. Il est né en 1892 au sein d’une famille profondément religieuse. Professeur, il publia, en 1947, au Caire, un recueil de poèmes, L’Aube sincère (الفجر الصادق). On lui doit aussi des ouvrages sur la profondeur arabe du Soudan : le Livre arabe au Soudan ( كتاب العربية في السودان) et le Diwan de l’arabité (ديوان العروبة). Il est mort en 1969. Qu’Allah l’accueille dans son vaste paradis.
 
Dans le poème qui suit, ‘Abd Allah 'Abd El-Rahman, nous parle de la tragédie culturelle et identitaire que connaît le Soudan contemporain, avec le développement, la montée en puissance d’un mouvement négateur de la substance arabe de sa patrie. Des « criminels », des « laboureurs d’illusions » complotent, au nom du « progrès », contre la langue arabe, qui se trouve ainsi séparée de ses fils… C’est ce qu’il nomme « la main sèche du malheur »… Pour l’histoire, rappelons que le Soudan fut brisé physiquement en deux en 2011, acte premier du fameux Printemps arabes, un printemps qui se révéla largement anti-arabe.
 
Qu’Allah protège l’unité de la patrie algérienne et sauvegarde notre sainte langue arabe de la « main sèche du malheur ».
 
 
Nous sommes des Arabes
 
O fils de mon pays, j’aime ma langue.
Je la tiens bien gantée dans sa pure gangue.
La langue arabe est droite, la belle.
A travers elle, Allah nous a unis.
Ne brisez pas le grand sceau de sa langue !
Las ! Étrangère au Soudan, sans appel,
Las ! Ses enfants les plus chers la renient.
Elle a vieilli, et personne qui pleure,
Qui lui prenne la main ; fidélité…
Perdus ses fils ! Seule en sa derrière heure.
La gorge sèche, impuissante à parler.
Voyez, déjà, elle est bien amaigrie ;
Et là, regardez la fierté des voisines !
Allons, assez de doute et de mépris,
Assez bégayé sans bien qu’on devine
Sous l’épaisse ténèbres des mots sourds,
La fausse école d’autres vérités.
Oui, les temps ont changé. Les esprits lourds
confondent progrès avec décadence.
Est-il vrai, Allah, qu’au Soudan, des gens
ont fait complot contre l’arabe ?
Oh criminels, détracteurs sans décence
De nos lettres, laboureurs d’illusions ! Quand
Saurez-vous que nous étions Arabes
Avant que la main sèche du malheur
Ait fouillé notre esprit et notre cœur…
(paru dans Anthologie de la littérature arabe contemporaine. Tome 3 : La poésie, de Luc Norin et Edouard Tarabay, Paris, Le Seuil, 1967, pp. 51-52.
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Ce site, animé par le Collectif Algérie-Machreq, est consacré à la mémoire historique de la Nation arabo-musulmane, à l'intellectualité, la spiritualité, la culture, l'expérience révolutionnaire des peuples arabes. La Palestine sera à l'honneur. 


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