Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
في سبيل العروبة الحضارية - Sur le chemin de l'arabité civilisationnelle
17 juillet 2020

Entretien avec le fils de Noé, un poème de Amal Aboul-Qassem Donkol

melody4arab

Amal Aboul-Qassem Donkol est un grand, un très grand poète égyptien. Né en 1940, il est célèbre pour son intransigeance nationaliste arabe. Il s'est notamment vigoureusement opposé aux "accords de paix" entre l’Égypte et l'entité sioniste. Il est mort très jeune, à l'âge de 43 ans.
 
Entretien avec le fils de Noé
Le déluge de Noé déferle.
Peu à peu, la ville se noie
Les oiseaux s’enfuient
Et l’eau monte
Sur les marches de la maison, les boutiques, l’édifice de la poste, les banques, les statues (nos aïeux éternels), les temples, les sacs de blé, les maternités, la porte de la prison, l’hôtel de ville, les portails des casernes fortifiées.
Lentement, les oiseaux partent
Et sur l’eau flottent les oies, les meubles,
Le jouet d’un enfant
Et le sanglot d’une mère triste
Les adolescents sur les terrasses font des signes
Le déluge de Noé déferle
Voici les « sages » s’empressant vers l’arche
Les chanteurs, le palefrenier du prince, les usuriers,
Le grand juge (et son Mamelouk !),
Le bourreau, la danseuse du temple
(qui souriait en ramassant sa perruque)
Les percepteurs d’impôts, les trafiquants d’armes,
L’amant de la princesse, avec une tenue féminine radieuse !
Le déluge de Noé déferle !
Voici les couards s’empressant vers l’Arche.
Au moment où j’y étais…
Les jeunes hommes de la ville mettaient le mors
Au cheval furieux des flots
Transférant les eaux sur leurs épaules,
Ils devançaient le temps
Et bâtissaient des digues de pierres
Espérant ainsi sauver le berceau de la splendeur ;
Sauver la patrie.
Le maître de l’Arche me cria
Avant que ne tombe le calme :
« Fuis ce pays sans âme ! »
Je répondis : Loués soient ceux qui en ont mangé
Le pain dans les temps heureux
Et qui lui ont tourné le dos
Le jour de la grande épreuve.
Gloire à nous (Dieu a oblitéré nos noms)
Nous qui sommes restés
Pour faire face à la destruction.
Et une montagne immortelle
(le peuple est son nom) nous abrite
Refusons l’exode
Et la fuite.
Tissé de blessures,
Maudit dans les exégèses,
Mon cœur maintenant repose
Sur les restes de la ville
Telle une rose de pourriture
Calme...
Après avoir dit Non à l’Arche
Et aimé la patrie !
Publicité
Publicité
Commentaires
Présentation
Ce site, animé par le Collectif Algérie-Machreq, est consacré à la mémoire historique de la Nation arabo-musulmane, à l'intellectualité, la spiritualité, la culture, l'expérience révolutionnaire des peuples arabes. La Palestine sera à l'honneur. 


Publicité
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 445 038
Publicité