12 mars 2022
Ecologie, aliénation et arabité
Les jeunes issus de l'émigration qui sympathisent avec la démarche de l'écologie politique devraient quitter les horizons de la gauche écologiste occidentale, et s'ouvrir à l'histoire de l'écologie des peuples du Sud (les 3/4 de l'humanité). Ces jeunes verront deux différences essentielles avec l'écologie du Nord. La première différence est une différence de classe : au Nord, l'écologie est l'apanage des classes moyennes aisées (qui ont les moyens de la consommation bio ou de la transition énergétique), alors qu'au Sud, l'écologie est l'affaire des communautés paysannes, des "sans terre", des peuples autochtones, des peuples prisonniers des rapports injustes produits par le système capitaliste. La seconde différence est peut-être plus importante, car elle se rapporte à la différence des représentations de l'environnement, de la nature. Pour l'écologie occidentale, l'environnement n'est qu'un tas de ressources qu'il faudrait bien gérer (développement durable et capitalisme vert), car ces ressources sont limitées. Mais pour les peuples du Sud, la nature est un espace de sens, de socialité, d'histoire, de poésie, de métaphysique, de sacré. Cette différence dans la représentation culturelle est capitale. A l'écologie du Nord, de nature technicienne, le Sud oppose une écologie culturellement enracinée dans les imaginaires, les spiritualités, les histoires civilisationnelles. Plus précisément, ces jeunes issus de l'émigration devraient se tourner vers le patrimoine écologique de la grande civilisation arabo-islamique, et vers les luttes écologiques en cours dans la nation arabe, notamment en Palestine occupée. Tant qu'ils restent dans les parages de l'écologie occidentale, ces jeunes restent prisonniers du paradigme de la gauche néocoloniale.
Publicité
Publicité
Commentaires