En finir avec le passé, retrouver la mémoire, par Kamel Nasser
Le passé, prisonnier de la flèche du temps des astrophysiciens, enclos dans la marche en avant du tracé linéaire des événements, est inaccessible, mort, dépassé.
En revanche, la mémoire, elle, est potentiellement vivante, pour peu que nous la cultivions, la respections, l’honorions. Et comment retrouver la mémoire afin d’entrer dans l’élan de vie d’un héroïsme actif ? En lisant les écrivains et les poètes qui ont su dire les grandeurs d’antan, grandeurs de victoires ou de défaites ; en contemplant, dans les musées, et parfois dans les rues, les places des villes et des villages, les œuvres sculptées, calligraphiées, les traces physiques de notre histoire pluri-millénaire, d’Ougarit à Carthage, du Yémen au Sahara, de l’Egypte à Assur. En nous offrant un point d’ancrage, et une terre arabe immobile, la mémoire fait de nous des êtres vivants. Des héritiers, donc.