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في سبيل العروبة الحضارية - Sur le chemin de l'arabité civilisationnelle
14 septembre 2022

L’Algérie, entre l’État-Major de l’Armée Nationale Populaire, les services de renseignements et l’« Etat profond »

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Le samedi 3 septembre 2022, Saïd Chanegriha, Général d’Armée, et Chef d’État-Major de l’Armée Nationale Populaire (ANP), a présidé l’installation officielle du Général-Major M’henna Djebar dans la fonction de directeur général de la Direction de la documentation et de la sécurité extérieure, qui est une composante majeure du système de protection de l’Algérie. Cette décision n’a pas manqué de questionner de nombreux analystes et des patriotes soucieux du sens de l’État. En effet, la fonction de directeur de ce service est des plus instables. Son précédent, le Général-major Abdelghani Rachedi, avait été nommé à cette fonction le 18 juillet 2022, soit il y seulement six semaines… Mais ce qui trouble le plus, c’est que le Général-Major M’henna Djebar est, depuis le début des années 1990, intimement associé au clan des généraux « éradicateurs » (les fameux « janviéristes » hostiles, à de très rares exceptions, à l'idée d'une Algérie arabo-musulmane) et aux actions de répression massive dans le cadre de la lutte antiterroriste durant cette période. Lisons attentivement cette analyse du frère Mohamed Merabet, du site Algérie solidaire :
« La nomination du Général-major M’henna Djebar à la tête de la Direction de la documentation et de la sécurité extérieure (DDSE) a pu être interprétée par certains observateurs comme un indice du retour en force de l’ancien patron de l’ex-DRS dissous, le Général de corps d’armée Mohamed Mediène dit Toufik tant les deux hommes furent très proches durant les longues années où le premier fut un des bras droits du second quand il était à la Direction centrale de la sécurité de l’armée ( DCSA) entre 1995 et 2013. Les rumeurs insistantes sur le retour au pouvoir informel du duo Nezzar-Toufik (entendez par là le rôle qu’ils sont supposés jouer derrière les rideaux) n’ont pas cessé depuis que les deux anciens responsables ont été blanchis des poursuites judiciaires datant du temps de l’ancien patron de l’armée algérienne, feu le Général de corps d’armée, Ahmed Gaïd-Salah.
La cessation des poursuites à l’encontre de ces deux responsables, et de nombreux autres officiers supérieurs par la même occasion, pouvait en même temps être interprétée comme un acte politique visant à favoriser la consolidation du front interne par une sorte de réconciliation générale entre tous les protagonistes de la veille à un moment où l’Algérie se devait de faire face à des défis extérieurs sérieux. C’est l’interprétation qu’on pouvait donner notamment à la distinction par le président de la république de nombreux anciens généraux, dont le duo Nezzar-Toufik, à l’occasion de la célébration du soixantième anniversaire de l’indépendance nationale. Sauf qu’il y a un hic qui ne colle pas avec cette interprétation. Si le pouvoir voulait vraiment arriver à un enterrement de la hache de guerre entre tous les anciens protagonistes de la crise au sommet de l’État, pourquoi cette générosité n’a pas touché également les autres généraux et officiers supérieurs qui croupissent toujours dans les geôles militaires à l’instar des anciens généraux Wassini Bouazza et Othmane Benmiloud ? »
Dans un autre article, Mohamed Merabet soulève un autre problème, celui de la compétence pour la spécificité de la fonction de directeur de la Direction de la documentation et de la sécurité extérieure : « D’ordinaire, il faut un minimum de six mois au nouveau patron d’un service de renseignement pour se familiariser avec les dossiers sensibles qui touchent directement ou indirectement la sécurité extérieure du pays. Qu’en sera-t-il dans le cas d’un général qui a fait toute sa carrière à l’intérieur du pays, d’abord dans la lutte contre le terrorisme durant la décennie 90 et ensuite à la tête de la sécurité de l’armée entre 1995 et 2013 ? A-t-il vraiment toutes les compétences nécessaires pour ne pas se faire phagocyter par ses interlocuteurs français autrement mieux formés et informés ? »
Élargissons la discussion : il y a deux hypothèses pour expliquer le « retour » de l’ex-DRS, institution de sinistre mémoire, et que le Général de corps d’armée, Ahmed Gaïd-Salah, Qu’Allah l’accueille dans son vaste paradis, avait essayé de mettre au pays (à partir de 2013). Dans la première hypothèse, la raison est la nécessité de renforcer le front interne, afin de soutenir l’effort de l’État national de consolidation de la souveraineté, dans un contexte caractérisé par d’immenses turbulences géostratégiques et géoéconomiques. Dans la seconde hypothèse, assez déplaisante, le retour de l’ex-DRS (confirmé notamment par la nomination du Général-major M’henna Djebar) correspondrait à ceci : l’« État profond », qui est un ensemble de réseaux néocolonialistes pro-français profondément incrustés dans les appareils étatiques (militaires, sécuritaires et civils), dispose encore d’une puissante influence et d’une capacité de nuisance.
A propos de l’État profond, écoutons le directeur de l’Institut Frantz Fanon, Mohamed Tahar Bensaada :
« Le départ précipité des Pieds Noirs a compliqué momentanément les calculs de la France. Mais cette dernière a pu compter sur une solution de rechange : les élites administratives formées dans les écoles françaises depuis les années 30 et dans le cadre du Plan de Constantine (1958), des élites recrutées pour une grande partie au sein de la minorité kabyle Dans le cadre de l’application de la célèbre devise coloniale « diviser pour régner », le colonialisme a tenté d’instrumentaliser à cet effet une partie des élites kabyles. C’est ce qui explique que la guerre symbolique contre les constantes de la Révolution algérienne se fait parfois au nom de la revendication identitaire amazighe, une revendication légitime en soi mais qui sert de paravent pour toutes les entreprises contre-révolutionnaires visant à mettre fin aux velléités souverainistes et populaires de l’Algérie indépendante comme l’atteste l’alliance au grand jour entre le courant berbériste et le lobby francophile d’une part et la mafia politico-financière et ses relais médiatiques d’autre part, une alliance qui a réussi malheureusement à infiltrer les appareils de l’État algérien et qui attend tout simplement la disparition biologique de la génération du 1er Novembre pour jeter les bases de sa deuxième république, une république couscoussière qui n’aurait rien à envier à la république néocoloniale dessinée (…) par les Accords d’Evian. »
La vigilance du camp patriotique d’orientation arabo-musulmane s’impose donc, en ces temps où tous les retournements sont possibles.
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Ce site, animé par le Collectif Algérie-Machreq, est consacré à la mémoire historique de la Nation arabo-musulmane, à l'intellectualité, la spiritualité, la culture, l'expérience révolutionnaire des peuples arabes. La Palestine sera à l'honneur. 


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