La vérité des mots, par Kamel Nasser

La notion de conflit « israélo-arabe » est une notion extrêmement problématique. Elle est à la fois fausse et raciste. En effet, pour dire qu’il existe un « conflit israélo-arabe » suppose deux éléments complémentaires :

1) il y a un conflit ;

2) les deux protagonistes du conflit sont les Israéliens et les Arabes.

Si nous pouvons être d'accord sur le premier point, en revanche, le second est complètement erroné, car cette formulation occulte le fait suivant : l’État israélien ne possède aucune autonomie, aucune souveraineté. Il n'est qu'une structure de l'impérialisme occidental. Comme le disait l'un des théoriciens du sionisme, l'autrichien Theodore Herzl, dans son livre Altneuland (Terre ancienne, terre nouvelle), paru en 1902, le sionisme était « le poste avancé de la civilisation contre la barbarie, rempart de l'Europe face à l'Asie. »

En parlant de conflit « israélo-arabe », nous méconnaissons la nature du conflit qui oppose en réalité l'impérialisme occidental (dans ses différentes fractions) à la Nation arabe.

De plus, cette formulation est clairement raciste car elle affirme que 400 millions d'Arabes, réparties dans 23 États (au Maghreb et au Machreq), seraient en guerre contre le petit peuple de l’État israélien (avec ses 6 millions d'habitants). Nous avons là, le ressort médiatique de la lutte entre le « David » israélien et le « Goliath » arabe.

En réalité, la puissance israélienne n'est pas israélienne mais bel et bien occidentale. C'est pour cela que le conflit est d'abord une lutte historique entre la volonté de puissance de l'impérialisme occidental et la quête de liberté et d'unité des peuples arabes.