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في سبيل العروبة الحضارية - Sur le chemin de l'arabité civilisationnelle
21 août 2023

Lazhar Cheriet, amoureux de la Palestine, chef de guerre de la révolution de Novembre, assassiné par le clan soummamien

Lazhar Cheriet

Je voudrais ici rendre hommage à un homme assez peu connu de la révolution algérienne, le chahid Lazhar Cheriet. Sans être le seul dans son cas, son itinéraire réunit les plus belles qualités du patriote révolutionnaire engagé pour la cause de l’Algérie et de la Nation arabe tout entière. Il fut l’un des gloires des Nememchas, un pilier de l’âme des Aurès.

 

Lazhar Cheriet est né en 1914, et grandit dans sa famille, issu" de la tribu Takaka (قبيلة التكاكة), avec ses sept frères, à Douar Tazbent, qui se trouve à Cheria, dans la Wilaya de Tebessa. C’est en ce lieu qu’il effectuera ses études scolaires. Durant la seconde guerre mondiale, il fera le service militaire obligatoire à Tébessa et à Wahran. A son retour, en 1945, il consacre une grande partie de son temps au commerce de tissus entre l’Algérie et la Tunisie toute proche, mais aussi au commerce des… armes !

 

Sa conscience nationale fait un saut qualitatif en 1948, lorsqu’il prend la décision de se rendre en terre palestinienne, répondant ainsi à l’Appel de la Nation arabe qui essaie de résister aux assauts du pouvoir colonial sioniste (soutenu par l’Occident et le bloc des pays de l’Est). Alors que sa femme est enceinte, il quitte le pays en traversant le territoire tunisien en direction de la Palestine. Ils sont des centaines d’Algériens à vouloir se mobiliser et à rejoindre leurs frères d’armes du Machreq. Mais les Britanniques bloquent l’entrée sur le sol égyptien, empêchant la réalisation de cette action de solidarité fraternelle. Lazhar Cheriet fait donc demi-tour, et retourne en Algérie. Mais la conscience nationale s’est clairement éveillée et, en 1953, il intègre, comme volontaire, la résistance anticoloniale tunisienne, qui s’exprime à travers l’Armée de libération de Tunisie. Il participera notamment à la collecte des armes.

 

Bien évidemment, et tout naturellement, en 1954, il rejoint les rangs des moudjahidines dans la région de Djebel Labiod, à une soixantaine de kilomètres au sud-ouest de Tebessa. Lazhar Cheriet est un fin organisateur et un organisateur de talent. Il met en place dans la zone qu’il contrôle (et qui va jusqu’aux frontières tunisiennes), des unités combattantes de 7 à 12 personnes. De plus, pour financer les actions armées, lui et ses hommes vont à la rencontre des Algériens qui disposent de certaines richesses…

 

Lazhar Cheriet sera à la tête de plusieurs affrontements avec les troupes coloniales, et parmi les batailles célèbres, nous pouvons citer celles d'Oued El Alleg, de Damous el Melh, d'Ergou. D’ailleurs, c’est lors de cette dernière qu’il réussit à blesser avec son fusil le commandant français Bigeard !

 

Mais l’épisode militaire le plus marquant est certainement la bataille qui se déroula à partir du 22 septembre 1955 au mont El Djorf, à plus de 100 km au sud de Tébessa. La bataille était conduite par le chahid Bachir Chihani et ses lieutenants Lazhar Cheriet, Abbès Laghrour, et Adjel Adjoul. 400 moudjahidines étaient engagés dans cette bataille qui a duré plus d'une semaine, sans interruption. En face, la soldatesque coloniale était forte de plus de 25 000 soldats, équipés de blindés et d’armes lourdes, sans oublier l’appui des avions de chasse et des bombardiers ! Lors d’une cérémonie en hommage aux chouhadas, l’un des témoins avait dit que cette bataille avait permis à la France coloniale de comprendre qu’il s’agissait d’« une révolution déclenchée par un peuple opprimé et non des troubles fomentés par des rebelles ». (El-Moudjahid 24 septembre 2013).

 

Dans une lettre du 18 juillet 1956, et interceptée le 3 août 1956 par l’armée française, Lazhar Cheriet se réclamait de l’autorité de Mostefa Ben Boulaïd, incarcéré depuis février 1955.

 

Du 13 août au 20 août 1956 au village d'Ifri, dans la vallée de la Soummam, le Front de Libération Nationale se réunit, dans des conditions difficiles, pour un Congrès. Pour diverses raisons, les Aurès sont absentes de cette réunion. Pour beaucoup de cadres et de dirigeants du mouvement révolutionnaire, la Plateforme de la Soummam qui sera adoptée est une déviation par rapport à la Déclaration du Premier Novembre 1954, notamment à propos de la personnalité arabo-islamique de l’Algérie qui disparaît complètement du texte soummamien. Deplus la Plateforme met sur le même plan Paris, Washington et Le Caire. Or, la capitale égyptienne est le principal soutien arabe et international à la révolution. Lazhar Cheriet fait partie de ceux qui s’opposent.

 

Il mourra dans des conditions tragiques le 25 juillet 1957, à Téboursouk, à l’Ouest de Tunis. Selon plusieurs sources (comme Mohammed Harbi), il aurait été assassiné par le CCE mis en place par le Congrès de la Soummam. Lazhar Cheriet n‘acceptait pas en particulier l’autorité de Mahmoud Cherif imposé par le Congrès de la Soummam à la Wilaya 1 des Aurès-Nemanchas). Le procès inique aurait eu lieu à Tunis. Lazhar Cheriet ne sera pas la seule victime de cette folie. Avec lui, tombera aussi Abbès Laghrour, Houha Belaïd, Tidjani Athmani, Guerfi Rebaï, Ben Ali Mohamed, Bouhadiji El aâid, Chouchène Bahi, Hali Abdelkarim, Ettoumi, Hmimi Aït Zaouche, Abdelmadjid Zaârour, Mahmoud Mantouri et Soufi Abdelmajid.

 

 Qu’Allah accueille le chahid Lazhar Cheriet et tous les chouhadas de Novembre dans Son vaste paradis.

 

رحمه الله رحمة واسعه واسكنه فسيح جناته

 

المجد والخلود لشهدائنا الابرار

 

 

 

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Ce site, animé par le Collectif Algérie-Machreq, est consacré à la mémoire historique de la Nation arabo-musulmane, à l'intellectualité, la spiritualité, la culture, l'expérience révolutionnaire des peuples arabes. La Palestine sera à l'honneur. 


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