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في سبيل العروبة الحضارية - Sur le chemin de l'arabité civilisationnelle
10 décembre 2021

Hommage à Saad ‘Absi, سعد عبسي, par Kamel Nasser

Saad Absi 2

Saad ‘Absi est mort le jeudi 9 décembre 2021 à l'âge de 95 ans. Un honneur civilisationnel est attaché à son nom. Une immense mémoire patriotique algérienne et nationaliste arabo-islamique disparaît.

Saad ‘Absi était né en 1928, dans les terres du Grand Sud, à Kouinine, dans l’oasis d’El Oued, au nord-est du Sahara. Son père était un ouvrier agricole. Il l’accompagnait souvent dans les palmeraies Sahariennes. C’est à l’adolescence qu’il perdra son père. A l’âge de 21 ans, quittant son village, il rejoignit les rangs du MTLD (Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques), la face légale du Parti Populaire Algérien, qui était interdit. Il vivra dans plusieurs communes (Baghaï, Aïn-Fakroun). Les autorités coloniales l’arrêtent le… 3 novembre 1954, trois jours après le déclenchement de la lutte armée, avec d’autres militants du PPA (il sera libéré 13 jours après). Il sera de nouveau arrêté au mois de septembre 1955. Il est emprisonné à Djorf (dans le Sud de l'Algérie), puis à Saint-Leu. Après sa libération en 1957, et le territoire algérien lui étant interdit par l’administration, le Front de Libération Nationale lui demande de travailler dans l’émigration algérienne, dans les quartiers populaires de la région parisienne (à Gennevilliers). Il deviendra un permanent de la Fédération de France du FLN et l’un de ses premiers responsables (animant les réseaux clandestins du FLN, sous le pseudonyme de « Si Larbi » . Il est encore une fois arrêté en 1958 (et emprisonné deux mois à Vincennes). La Fédération l’envoi, après sa libération, à Lyon, ville dans laquelle vit une importante communauté algérienne. En mars 1960, il est chef de la super-zone lyonnaise. Saad ‘Absi sera de nouveau la cible de la répression, et sera mis aux cachots au mois de mars 1961 (jusqu’en mars 1962).
Après l’accession de l’Algérie à l’indépendance, fait le va et vient entre l’Algérie et la France , car il souhaite continuer son travail politique anticolonial au sein de la communauté algérienne, notamment à Gennevilliers. Il est élu député à l‘Assemblé nationale algérienne. Il présidera l'Amicale des travailleurs algériens en Europe.Il est membre du comité central du FLN en 1964. Saad ‘Absi écrira ainsi :
« La Révolution a été jalonnée d’événements qui constituent de riches expériences pour les militants et le peuple. Ces événements n’ont pas seulement eu l’Algérie pour théâtre. Ils ont affecté également la France où l’émigration algérienne a constitué un barrage efficace contre toutes les tentatives de la contre-révolution et apporté une contribution précieuse sur le plan matériel comme sur le plan politique aux batailles engagées par notre peuple. » (La charte d’Alger, éditée par la commission centrale d’orientation du FLN, Alger, 1964, p. 24)
Il s’opposera, le 19 juin 1965, à la prise en main par Houari Boumediene de l’État national, et rejoindra l’opposition, dans ses courants de la gauche nationaliste radicale, avec Ahmed Mahsas et Mohamed Boudia (au sein de l’Organisation de la Résistance Populaire).
En 1984, il participera à la création du Mouvement pour la démocratie de l'Algérie (MDA) , parti créé par Ahmed Ben Bella, mais il consacre la majeure partie de son temps à la communauté algérienne, arabe et islamique (Maison du travailleur immigré de Puteaux, Festival des travailleurs immigrés, par exemple). Il est aussi fortement engagé dans la solidarité avec le peuple arabe palestinien, et dans le dialogue islamo-chrétien (il fut co-fondateur de la Maison islamo-chrétienne des Hauts-de-Seine, un lieu fondé en 1995 et basé à Villeneuve-la-Garenne). Profondément croyant, il puisait dans l’islam ses valeurs de résistance et de service. Il fut longtemps le vice-président de la Grande Mosquée de Gennevilliers .Ce révolutionnaire algérien arabo-musulman avait le sens de l’humain, aidant, tant qu’il le pouvait, les personnes hospitalisées, les étrangers sans-domicile fixe.
A titre personnel, je me souviendrais de mes rencontres et échanges avec Saad ‘Absi, dans les années 1980-2000, dans le cadre de nos activités militantes autour de l’Algérie, de la Palestine, de l’émigration. En particulier, cette journée de 1999, lorsque j’avais organisé (dans le cadre du Collectif Algérie-Machreq) un hommage à Mohammed Boudia, héros de la révolution algérienne et martyr de la révolution palestinienne (il fut assassiné le juin 1973 à Paris).. Il était en effet partie prenante de l’organisation de Mohammed Boudia…
Qu’Allah l’accueille dans Son vaste paradis.
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Ce site, animé par le Collectif Algérie-Machreq, est consacré à la mémoire historique de la Nation arabo-musulmane, à l'intellectualité, la spiritualité, la culture, l'expérience révolutionnaire des peuples arabes. La Palestine sera à l'honneur. 


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