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في سبيل العروبة الحضارية - Sur le chemin de l'arabité civilisationnelle
10 mai 2022

La fierté algérienne est insuffisante pour que notre âme se redresse, par Kamel Nasser

tilbre 8 mai 45 1

Dire sa fierté d’être algérien, n’est pas suffisant.

Proclamer l’unité de l’Algérie, n’est pas suffisant.

Crier son amour de la patrie algérienne, n’est pas suffisant.

Ces attitudes, légitimes, sont des expressions d’un vrai sentiment nationaliste algérien, et tant mieux, car dans le climat de désespérance, mis en place des officines néocoloniales et des cercles géostratégiques et impérialistes français, cela est réconfortant.

Mais pourquoi est-ce insuffisant ? Le nationalisme n’est-il pas suffisant ?

Eh bien justement non : le nationalisme algérien sans aucun autre qualificatif est insuffisant, et il peut même être dangereux.

En effet, depuis les années 1950 (notamment, lors de la révolution algérienne, le Plan de Constantine (1958) concocté par le système colonial), la France coloniale a mis en place un réseau de cadres administratifs formés dans les écoles de l’administration française, afin d’avoir à sa disposition une masse de fonctionnaires, de techniciens, d’ingénieurs, etc., quand l’Algérie sera libre et indépendante. Ce réseau est l’« Etat profond » évoqué par plusieurs analystes. Cet « Etat » est tout simplement l’infrastructure du néocolonialisme présente dans les rouages administratifs et politiques de l’État national (présidence, ministères, wilayas) jusqu’aux APC.

Il est aussi agissant dans la société civile, les médias, les universités, les ordres professionnels, les entreprises (nationales ou privées), le système bancaire, jusqu’aux services militaires et sécuritaires.

D’une façon globale, l’« État profond » n’apparaît pas dans l’espace public. Il agit, contre l’État national, d’une manière incognito. Ce qu’on a appelé ces dernières décennies la « guerre des clans » était très souvent une guerre entre les clans inféodés à l’« État profond » et les partisans de l’État national.

A la faveur de la contre-offensive du Haut-commandement de l’Armée Nationale Populaire (à partir de 2013 et jusqu’en 2020), grâce à l’action de Feu le Général Gaid Salah, de nombreux chefs de l’État profond, en particulier dans les secteurs de la sécurité nationale, de la gouvernance politique et de l’économie, furent arrêtés, incarcérés, jugés et condamnés. Mais cela ne concerne qu’une infime partie de cet Etat parallèle. L’« État profond » est composé de dizaines de milliers de cadres, dans toutes les régions du pays, même si Alger les wilayas du Centre-Nord sont infectées plus que les autres.

Idéologiquement, les cadres de l’« État profond » se réclament du nationalisme algérien et même de la guerre de libération nationale. Où est donc le problème ? Le problème réside dans le fait qu’ils défendent une Algérie… désarabisée. Ils entendent, au nom de l’Unité de l’Algérie, sortie de la Sphère arabo-musulmane. Pour arriver à cette fin, tous les (faux) arguments sont mobilisés :

1) L’Algérie n’est pas arabe, mais, dans le fond, berbère ;

2) L’Algérie est un mélange entre des groupes tribaux et ethniques différents : les Kabyles, les chaouis, les Touarègues, les Mozabites, et les Arabes (qui viennent de l’étranger) ;

3) L’Algérie a beaucoup plus d’intérêts (économiques) et d’affinités culturelles (mode de vie et tempérament) en commun avec la rive Nord de la Méditerranée qu’avec le Moyen-Orient ;

4) Les pays arabes du Golfe et de la péninsule arabique sont alignés sur l’impérialisme américain (l’Algérie devrait donc quitter ce monde-là et la Ligue des États Arabes) ;

Voilà quelques-uns des motifs et justifications du nationalisme algérien non arabe et souvent anti-arabe, symbolisé par ces slogans « L’Algérie avant tout », ou « L’Algérie au-dessous de tous ».

Ce nationalisme algérien est une forme de franco-berbérisme ; c’est le franco-berbérisme algérianiste, qui trouve ses origines dans deux paradigmes colonialistes (l’idéologie coloniale de la droite catholique, avec le fantasme de l’Algérie « chrétienne et latine » ; et l’idéologie coloniale de la gauche communiste, avec le fantasme de l’Algérie « creuset de vingt races »).

J’espère que vous comprenez pourquoi l’affirmation de l’Algérianité n’est pas suffisante, pourquoi le nationalisme algérien peut se révéler être un piège.

Pour éviter le danger et clarifier la mémoire et le destin de la patrie algérienne, il suffit de proclamer que l’Algérie est membre de la Fraternité historique et spirituelle des peuples de la Nation arabe, et que le nationalisme algérien est dans son essence et dans son existence un nationalisme arabe et islamique.

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Ce site, animé par le Collectif Algérie-Machreq, est consacré à la mémoire historique de la Nation arabo-musulmane, à l'intellectualité, la spiritualité, la culture, l'expérience révolutionnaire des peuples arabes. La Palestine sera à l'honneur. 


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