Une première leçon après le Sommet d'Alger, par Kamel Nasser

Le communiqué final du Sommet d’Alger vient a été publié. Les commentaires mettront l’accent sur la modération des propositions, et iront même jusqu’à dénoncer les diverses résolutions. Oui, et alors ?

Le but de l’Algérie en organisant le sommet de la Ligue des États Arabes n’était pas de créer un pôle nationaliste révolutionnaire arabe et islamique de grande envergure, ni non plus de mettre en place un Etat arabe unifié, ou encore de libérer la Palestine du Fleuve à la Mer, et la Nation arabe du Golfe à l’Océan. Le but du sommet n’était pas là. L’Algérie avait pour objectif le maintien, sur une base minimale, d’un cadre diplomatique interétatique arabe. Sans ces efforts, c’est simple : la Ligue des États Arabes disparaîtrait.

Que faire maintenant ?

Il faut tout d’abord comprendre que la Nation arabe, comme espace de mobilisation et de militance, ne se réduit pas aux États et au domaine diplomatico-étatique. La Nation arabe est riche également, et surtout, de ses peuples. Cette richesse s’exprime à travers ses organisations politiques révolutionnaires (dans ses variantes nationalistes arabes, islamo-patriotiques, marxistes-nationalistes arabes, démocrates-anti-impérialistes), ses créateurs culturels (écrivains, musiciens, peintres, plasticiens, cinéastes, poètes, etc.), sans oublier ses élites académiques, les forces de sa jeunesse… La radicalité idéologique et politique, à l’époque de la mondialisation capitaliste, est à la charge des sociétés civiles, et non plus des États. Cela est valable aussi pour la Nation arabe.