Protection nationaliste, démocratique, internationaliste de la Patrie algérienne et de la grande Patrie arabe

Dans le contexte de la globalisation capitaliste et de l’actuelle Division internationale du travail, dans les pays du Sud, ce n’est pas à l’État d’être radical, dans son positionnement. Cette œuvre de radicalité (anti-impérialisme, anticapitalisme, déconnexion, changement de paradigmes, renaissance civilisationnelle) est à la charge des peuples, des sociétés civiles, des mouvements révolutionnaires, des créateurs culturels, des élites académiques. D’où la nécessité de la démocratie.

Dans le contexte algérien, je ne parle pas ici du démocratisme de pacotille des pseudos-oppositions - souvent, très souvent, trop souvent liées aux forces réactionnaires de l’État (néocolonial) profond - ; la démocratie envisagée est une « démocratie nationale », une démocratie qui permet à la parole radicale d’être exprimée par la société, sans pour autant que l’État soit comptable de celle-ci. En effet, les contraintes géopolitiques, géoéconomiques, géostratégiques qui pèsent sur l’État font que celui-ci n’est pas en mesure de bousculer l’ordre impérialiste et le système capitaliste. Si l’État est une émanation organique de la Nation, la Société civile est aussi une expression de celle-ci.

On comprend mieux pourquoi les divers impérialismes du Nord tentent, par tous les moyens, d’influencer la Société civile, de manipuler ses revendications légitimes (respect des libertés démocratiques et des droits de l’homme, reconnaissance du pluralisme des langues, par exemple), de mettre en opposition l’État et la Société civile.

Aujourd’hui, plus que jamais, et cela dans une perspective algérienne, arabe, africaine, tiers-mondiste et planétaire, la Société civile, et ses forces sociales, culturelles, politiques et spirituelles, doivent devenir le levier de la transformation du monde, dans une saine alchimie avec les ailes patriotiques de l’État national.

La « déconnexion » évoquée par l’économiste égyptien, la « lutte idéologique » et la « bataille des concepts », évoquées respectivement par les Algériens Malek Bennabi ‘Abd Allah Cheriet » nécessitent une augmentation qualitative du niveau de conscience et des interventions, à l’échelle de la planète. L’Algérie et la Nation arabe ont besoin de mettre en place un espace de protection, de sécurité. Or, cet espace n’est pas seulement « interne », il est aussi « externe » : la souveraineté nationale-populaire se défend et se protège à Alger mais également à Dublin, à Bruxelles, à Berne, à Tokyo, à Caracas, à Johannesburg, à Seattle, à Manille…

L’histoire jugera sévèrement les architectes, les médecins, les historiens, les agronomes, les physiciens, les journalistes, les enseignants, les chercheurs dans les domaines des sciences sociales, les militants associatifs, les activistes politiques, les leaders d’opinion, les religieux, etc., de notre pays qui ne se seront pas engagés dans la protection planétaire de l’Algérie et de la Nation en arabe, en entrant dans des réseaux de solidarité Nord-Sud et Sud-Sud, qui n’auront pas développés des compétences internationalistes, qui auront tourné le dos au Monde.