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في سبيل العروبة الحضارية - Sur le chemin de l'arabité civilisationnelle
12 septembre 2023

Que faire pour la Renaissance nationale-civilisationnelle arabo-musulmane ?, par Kamel Nasser

Ma el-Amel

Beaucoup de compatriotes estiment, en toute sincérité, que le moteur de l’action est la conscience que l’on a des urgences. L’inconscient n’agit pas. Cela est vrai, mais en partie seulement. Car, si l’urgence est le seule moteur, il ne permet pas de donner à l’action une durabilité. Pour la raison simple que l’urgence est, dans la plupart des cas, un sentiment qui vient du « dehors », des circonstances vécues, des drames de toutes sortes. Il ne vient pas du fond de notre âme, de la nature de notre personnalité. Certes nous sommes formés par nos environnements et contextes, mais chacun possède sa singularité.

Dans le processus de renaissance nationale-civilisationnelle arabo-musulmane, il faut, je crois, relativiser la notion de l’urgence, car elle nous emprisonne dans le court-terme, occultant les enjeux de l’Accompli et de l’Inaccompli, de la Mémoire vivante et de l’Imagination créatrice. D’autant plus que, d’un certain point de vue – selon le temps long de la civilisation – nous sommes en état d’urgence depuis 1492 et, même peut-être depuis 1258.

Si donc l’urgence ne doit pas être le seul moteur de l’action, quel pourrait être l’autre facteur de l’engagement ? Pour répondre à cette question, il est nécessaire d’avoir à l’esprit la véritable nature de la crise que notre nation arabo-musulmane traverse. Cette crise est « systémique », c’est-à-dire holistique. Elle traverse la totalité des champs de l’existence, tous les secteurs de la société et aussi toutes les dimensions de l’individualité. Cette crise est profonde et elle a deux racines : la décadence interne et la dépendance externe. Au 19e siècle, les artisans de la Nahda avaient repéré ces deux obstacles à la liberté nationale-civilisationnelle arabo-musulmane.

Le caractère global de la crise entraîne l’idée suivante : si toutes les dimensions collectives et individuelles sont affectées, fragilisées, malmenées par l’impérialisme et un certain état de la culture, alors toutes ces dimensions peuvent et doivent être considérées comme des espaces de résistance et d’alternative. Aucun secteur, aucune personne ne devraient être tenus à l’écart du processus de renaissance nationale-civilisationnelle.

On peut se dire, dès lors, que l’immensité de la crise a de quoi nous enlever toute notre énergie. Si la crise est systémique, par quoi commencer ? Quel est le point de départ ? Cette interrogation n’est pas seulement cruciale, elle est légitime. Voici un élément de réponse.

Si tout est à faire, dans tous les domaines de la collectivité, et dans toutes les dimensions de l’individualité, et que tout est urgent, alors nous devrions établir un point de départ qui nous corresponde, qui nous parle, qui travaille l’âme et l’esprit, qui est en phase avec notre personnalité. Cela signifie qu’il faut subjectiver le point de départ : partir de soi pour aller sur le chemin de la renaissance nationale-civilisationnelle. Pour effectuer ce repérage, il convient de se  poser la question suivante : « Qui suis-je ? » C'est en répondant à cette question, que l'on peut mieux répondre à la question du « Que faire ? » Poser la question du « Qui suis-je ? », c'est repérer ce qui fait sens pour moi, ce en quoi j'ai une compétence, mes centres d'intérêt, de plaisir, mes talents, mes filiations, etc. C'est en faisant ce travail biographique que nous pourrons dépasser la foule, la masse, le « On », le social indistinct. La question devient donc : « Qu'est-ce que je peux apporter de spécifique à la révolution culturelle arabo-musulmane ? ».

Le point de départ doit être subjectif, lié à une réalité intérieure, pour entrer avec fertilité dans cette révolution. Imaginons, par exemple, qu'une jeune algérienne, étudiante, nourrit une passion pour la médecine et notamment son histoire, et cela dans une perspective humaniste. Eh bien, la révolution culturelle arabo-musulmane a besoin de ce type de personne, car cette révolution a besoin qu'on valorise la contribution des médecins arabes à la libération des peuples arabes. Ainsi, cette personne pourra faire connaitre le rôle de cette brigade de médecins syriens (comme Brahim Makhos, Nour ed-Dine el-Atassi), nationalistes arabes, qui allèrent en 1958 sur le terrain en Algérie avec l'Armée de Libération Nationale ; ou, autre exemple, le rôle essentiel des médecins dans la révolution palestinienne (avec les Dr. Georges Habbache, Dr. Nayef Hawatmeh, etc.). Autre exemple : un jeune algérien qui aurait pour passion la botanique. Eh bien, la révolution culturelle arabo-musulmane a besoin de ce profil car nous avons besoin de développer une conscience écologique et un authentique respect de l'environnement.

Potentiellement, tous les domaines sont susceptibles de devenir des leviers pour la renaissance.

Méditons dans cette optique ce hadith de notre prophète arabe bien aimé (صَلَّىٰ اللّٰهُ عَلَيْهِ وَسَلَّم) : « Celui qui connaît son âme, connaît son Seigneur. » « مَن عَرَفَ نَفسَہٗ فَقَد عَرَفَ رَبَّہٗ »

 

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Ce site, animé par le Collectif Algérie-Machreq, est consacré à la mémoire historique de la Nation arabo-musulmane, à l'intellectualité, la spiritualité, la culture, l'expérience révolutionnaire des peuples arabes. La Palestine sera à l'honneur. 


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