Retrouver le chemin de l'internationalisme, par Kamel Nasser

Il faut se donner pour tâche de penser le monde dans sa totalité, et sur tous les plans, car l’événement le plus petit ailleurs peut produire chez nous des effets désastreux. Il faut en finir avec cet algérianisme de pacotille qui nous dit que pour protéger la patrie, il faut s’isoler du monde. Nous pouvons nous isoler du monde, mais le monde n’a nul besoin de s’isoler de nous. La frontière entre l’interne et l’externe est devenue, dans le contexte de l’actuelle mondialisation capitaliste, une frontière poreuse.

Si nous souhaitons protéger notre souveraineté nationale, alors il faut être capable d’entrer en dialogue avec les forces progressistes et anti-impérialistes du monde entier, afin de construire autour de la patrie une ceinture de sécurité. Que nos ‘Oulémas entament un vrai dialogue interreligieux avec des prêtres et des théologiens chrétiens anti-impérialistes d’Amérique latine. Que nos architectes entament un dialogue avec leurs confrères de l’Inde, des Philippines et du Mexique. Que nos calligraphes entament un dialogue avec des artistes progressistes de Scandinavie. Que nos médecins entament un dialogue avec les médecins de Cuba, de Chine et d’Australie. Que nos archéologues entament un dialogue avec les historiens et préhistoriens du Japon, de Russie et du Chili. Que….

La solidarité internationale et le dialogue des cultures et des civilisations, contre la corruption morale de la réification capitaliste, sont des voies de la défense de la patrie algérienne et de la grande patrie arabe.